mardi 3 janvier 2012

Coffret Jethro Tull

Jethro Tull. Anniversary  4CD BOX Set. 25th Anniversary (Chrysalis).

Mini bio
Jethro Tull, c’est Ian Anderson (chant et flûte). Martin Barre (guitare). John Evan (orgue et piano). Jeffrey Hammond-Hammond (basse). Clive Bunker (percussions). Au début, Jethro Tull est apparu comme un groupe de blues, fin 1968, quand le british blues battait son plein, mené par John Mayall, Fleetwood Mac, Chicken Shack et consorts. Mais bien vite, ce fut tout autre chose. « Living in The Past » fut un tube pop au début de l’été 69, et, sur leur second album ils reprenaient du Bach à la flûte traversière. Puis il y eut le génial « With You There To Help Me » sur Benefit, et Jethro Tull se sentit aussi à l’aise dans le rock prog que dans le blues ou le hard rock (« Locomotive Breath »). Ian Anderson avait une sacrée personnalité.

Contenu
Quatre beaux CDs, un best of, un concert de 1970, un autre album live enregistré aux quatre coins du mode et au fil des années.
Sur la compilation, on retrouve les chansons classiques, remixées. Ce sont les bons vieux blues du début qui ont peut-être le mieux vieilli, « My Sunday Feeling », « A Song For Jeffrey », des extraits de This Was, ce grand album, où on voit les musiciens grimés en vieillards, entourés de chiens. Anderson joue de la flûte dans un contexte bluesy. Mais le vrai Jethro Tull apparaît peut-être sur « Living in The Past ». Celui-là, ce single, je me l’étais acheté fin juin 1969 le jour où j’avais eu mon bac.
On écoutera aussi « Teacher », « Sweet Dream », « Cross-Eyed Mary » (extrait du prestigieux Aqualung, leur chef-d’œuvre de 1971), « Bungle in the Jungle », « Minstrel in the Gallery » (dont j’aime tant la pochette, moyenâgeuse)…
Le second CD a été enregistré live à NYC au Carnegie Hall en 1970. On s’attardera sur « Nothing is Easy », « My God » et sur le génial « With You There To Help Me », même si le chant en est un trop maniéré. « In days of peace… Sweet smelling summer nights of wine and song… Why I am crying I want to know »… De toute façon, Jethro Tull, c’est toujours intéressant, c’est de la vraie musique de jadis.
Le troisième CD, intitulé « The Beacons  Bottom », présente des enregistrements de novembre 1992, des relectures de leurs grands classiques (« Living in the Past » à l’harmonica…), une « Bourée » un peu trop crachouillée à mon goût, « So Much Trouble », « Someday The Sun Won’t Shine For You », « Aqualung ». Ian Anderson y est, comme toujours, étonnant de dextérité et de virtuosité (peut-être trop, parfois il est saoulant). Il a dû être musicien de Hameln dans une autre vie. C’est lui qui a noyé les rats et les enfants, j’en suis sûr.
Le 4ème CD, intitulé en français “Pot pourri” est un « live across the world and through the years ». “Passion Play” a été enregistré à Paris, “Back to The Family” à Stockholm, “Budapest” en Suisse, “Passion Jig” a Chicago…

Livret
A l’occasion du 25ème anniversaire du groupe, Chrysalis a sorti en 1993 ce magnifique coffret en forme de boîte à cigares. Ce qui m’a semblé le plus intéressant, ce sont les photos de tous les musiciens qui ont joué dans Jethro Tull, je dis bien tous : le génial Ian Andreson, Mick Abraham (qui devait fonder Blodwyn Pig un groupe de british blues rock, vite devenu culte… Ahead Rings Out avec le goret aux lunettes de soleil), Glen Cornick (au look affreusement hippie), Clive Bunker (moustaches en croc, à la Zappa), Martin Barre, John Evan, Jeffrey Hammond-Hammond, Barriemore Barlow, John Glascock (un bassiste), David Palmer, Tony Williams, Dave Pegg, Mark Craney, Eddie Jobson, Gerry Conway, Paul Burgess (batterie), Doane Perry (percussions), Peter Vettese (clavier), Don Airey (clavier), Martin Allcock (clavier), Andy Giddings (piano), Dave Mattacks. Je crois que je n’ai oublié personne ?

Critique
On l’a compris, des enregistrements qu’on ne trouvera nulle part ailleurs, même si on préfère les enregistrements originaux. Ah, “With You There To Help Me” sur Benefit, quelle merveille ! Inégalée. Benefit ? Bien sûr que je me le suis racheté. « Je vais revenir vers ceux que je connais… Pourquoi je pleure, je veux savoir… ». Et Aqualung donc... Mais mon préféré, c’est peut-être Heavy Horses… Putain, la première face… Mais plus personne ne parle plus de Jethro Tull, ils ne sont plus à la mode, ils ont une réputation de vieux hippies pénibles…Quelle tristesse…
Des hasards inconnus m'avaient plongé sur la route de Bath. Un vieil ami aujourd’hui disparu m'avait dit : « Il y a un festival génial à Bath au pays de Galles. Faut qu'on y aille !!! » On était deux petits gars pas bien délurés, on voulait juste écouter du blues, et, si possible, anglais. Nous arrivâmes enfin au Pays des Merveilles. Jean-Noël s'extasiait devant tout, les filles en mini-jupes, le thé, les tablettes de chocolat Cadbury, les cabines téléphoniques, les couves du Record Mirror, du NME, du Melody Maker, les photos d’Ian Anderson, avec ses bottes de berger viking... Cette Angleterre-là, bien sûr, elle était mythique. Elle était située bien au-delà des mers du Moyen Age, perdue sur des cartes inconnues, avec des sirènes, des dieux marins avec des grattes, des orgues, des tridents, chevauchant des dauphins, à l'autre bout du monde. Bien plus loin que vos Indes, que la Californie.

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