dimanche 8 janvier 2012

Interview fictive de Nicolas Sarkozy en visite à Domrémy, exclusive mais un peu inventée


Interview fictive de Nicolas Sarkozy, exclusive mais un peu inventée…
Monsieur le Président, le roi Charles VII a-t-il rendu hommage à Jeanne d’Arc après son exécution ?
Oui. Le plus beau, le plus grave et le plus fécond des voyages qu’on ait fait au pays de Jeanne, à part le mien bien sûr, demeure celui du roi Charles VII. Treize années après le drame de Rouen, il vint à Domrémy avec beaucoup de chevaliers, les anciens compagnons de guerre de Jeanne : Dunois, Xaintrailles, Guéant, alors jeune chevalier, J***, encore chevelu, François B*** déjà binoclard,  François F***, déjà couleur de muraille,  Xavier B***, déjà bouffi, et ce Robert de Baudricourt, par qui d’abord elle avait été mise en selle. 
Ses parents étaient-ils encore vivants ?
Le père de Jeanne était mort de douleur, semble-t-il ; sa mère, retirée à Orléans où les bourgeois lui faisaient une pension. A peine le SMIG…
Le roi se posait mille questions ?
Le prince chétif et sujet aux scrupules que Jeanne avait trouvé dans Chinon, inquiet de savoir s’il était devant Dieu l’héritier légitime du trône, se demandait maintenant s’il avait été conduit à Reims par une sorcière. Voilà d’ailleurs, à mon sens, ce qui explique le mieux qu’il n’ait rien fait pour sauver Jeanne : puisqu’elle avait été prise, c’est que Dieu la rejetait. Les années, en s’accumulant, n’avaient pu le rassurer. Il est permis de croire qu’il voulut connaître sur place l’opinion des compatriotes de Jeanne, de ceux qui l’avaient vue naître, grandir, prier et qui savaient si elle était de Dieu ou du Diable ou du Front National. Je me pose d’ailleurs les mêmes questions, vous savez…
Puis il a cherché à la réhabiliter ? Il y avait tout intérêt ?
C’est à Domrémy que le roi Jean-Marie prépara le fameux procès de réhabilitation – double réhabilitation de la pucelle et de la couronne de France -, où l’on vit plus tard défiler trente-quatre braves gens de la vallée, villageois, prêtres, bourgeois, hommes d’armes, et les petites compagnes de Jeanne enfant : Hauviette, Mengette, Isabellette, Mariette, Valériette, Christinette, Jeannette, Nathaliette, Nadinette, Roselynette, toutes déjà imbues d’elle-mêmes.
Avez-vous visité la maison de la Pucelle ?
Oui, la maison de ses parents et la chambre basse, dont la faible lucarne s’ouvrait jadis sur le cimetière.
Etes-vous allé dans sa forêt ?
J’ai gravi derrière elle le chemin du Bois-Chenu où ses ennemis l’accusaient d’avoir formé son dessein avec l’appui des dames fées et du sympathique Bruno M***, un peu tombé dans les choux depuis. Sous ces arbres assez maigres et chargés de gui celtique, je n’ai pas entendu son destin, mais du moins les oiseaux de janvier.
Il y a un certain syncrétisme dans toute cette histoire ?
Nous voyons agir en elle, à son insu, les vieilles imaginations celtiques. Le paganisme supporte et entoure cette sainte chrétienne. Fontaines duidiques, ruines latines, vieilles églises romanes, jeunes loups de l’UMP, c’est un beau concert, là-bas, dont je ne sais rapporter qu’un trop froid compte rendu.
Il me semble, Monsieur le Président, que dans vos réponses, vous vous soyez inspiré de Maurice Barrès ?
Oui, comme la colline… On ne s’inspire jamais assez des vrais patriotes
Monsieur le Président, les hallucinations de Jeanne d’Arc vous ont-elles marqué ?

L’originalité de la Pucelle ne fut pas dans ses visions. Qui n’en avait au moyen âge ? Toutes les provinces ont leurs inspirés. C’est un petit berger qui sue du sang aux saints jours. C’est une bergère qui se croit présidentiable. C’est un prof qui veut réduire la Dette. C’est un facteur qui se prend pour un dangereux révolutionnaire.

Jeanne a connu Gilles de Rais, le prototype de Barbe-Bleue ?…

Evidemment pour Gilles de Rais Jeanne était inintelligible. Comment se serait-il intéressé au sort d’un peuple ?

Pourtant Gilles de Rais n’était pas né à Neuilly ?

Qu’osez-vous insinuer ? Je suis allé en vacances à Pontaillac, j’ai même joué avec des fils de campeurs, et je n’ai pas dérogé.

Vous n’aimez pas le moyen âge ?

C’est mon plus grand ennemi, François H*** non compris ! J’ai avalé trop de fléaux, trop de vipères, trop de Villepin et trop de rois.

On sent que vous avez lu Michelet ?

Pas directement, mais mes collaborateurs, peut-être.

2 commentaires:

  1. Autre question:

    Monsieur le Président, savez-vous si Jehanne était vraiment pucelle?

    Certains historiens prétendent qu'après ses campagnes militaires, au milieu de soudards, elles n'était pucelle qu'on croyait. Et d'ailleurs, comment expliquer sinon qu'elle a eu une descendance, Mireille d'Arc par exemple?

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