dimanche 11 mars 2012

hommage aux Kinks



Hommage à Ray Davies



All Day And All Of The Time

C’est le groupe le plus délicieusement anglais qui soit. « Have a cup of tea… ». A leurs débuts, les Kinks ont chanté, comme tout le monde, des chansons d'amour : "Girl, I want to be with you all of the time, all day and all of the night". Ils ont fait appel à des musiciens de studio. C’est Jimmy Page qui fait le solo sur « You Really Got Me ». C’est encore lui qui joue le gimmick de « All Day And All Of The Night ».

Tired Of Waiting For You

Puis il y eut la pauvre âme solitaire : "I was a lonely soul", les affres de l'attente. "It’s your life, and you can do what you want, do what you like, but please don’t keep me waiting", "C’est ta vie, tu peux (en) faire ce que tu veux. Fais à ta guise, mais en tout cas ne me fais pas attendre plus longtemps".

Hiérarchies sociales

On les a pris au début pour un groupe de Mods, ces minets qui circulaient en scooter, quand les rockers roulaient en moto. Ils avaient du punch, de l’ambition. Puis on remarqua que Ray Davies se moquait des jeunes gens soi-disant respectables, de ceux qui n’arrivent que grâce aux relations de leurs parents.

A Well Respected Man

Chanson satirique sur un jeune homme jouissant d’une bonne réputation. Pétula Clarke en a chanté une adaptation convenable : "Et sa mère joue au bridge avec des amis charmants. Elle connaît la femme d'un ministre et la voit assez souvent, car elle s'intéresse à la carrière de deux ou trois jeunes gens. C'est vraiment quelqu'un de bien, ce jeune homme, Il fera son chemin dans la Vie." Une petite chanson pop formatée, qui parlait du piston éhonté dont bénéficiaient ceux qui s'étaient "donné la peine de naître", voilà qui était nouveau en 1965.

Dead End Street

Puis il y eut d'autres chansons de Mods, mais traitées sur un mode ironique, « Dedicated Follower of Fashion », sur les victimes de la mode, et « Dandy ».

En revanche, « Dead End Street » évoquait des classes sociales nettement plus défavorisées. Ray Davies était à la fois le chantre des minets et des sous-prolos. Out of work and got no money… La chanson sur « l'Impasse » évoquait l'insalubrité des lieux où vivait le narrateur, les harcèlements du proprio exigeant qu'on lui règle les loyers impayés. Ce n'est pas une chanson de squatters. Le texte parle de la pauvreté qui marginalise les individus.  Il y a cette phrase terrible : "We are strictly second class". "Nous sommes de seconde classe et nous le resterons". La force de l’adverbe "strictly". Ray Davies sait écrire. L'après-midi n'est plus du tout ensoleillée...

Plus possible d'être paresseux, de profiter du "carpe diem" dans la campagne anglaise."Lazy for a sunny afternoon", c'est terminé.

« Two Sisters », avec son clavecin de petit maître, comme le « Green Circle » des Small Faces, parle encore des hiérarchies sociales. Ray Davies évoque deux sœurs, dont l'une est jalouse de l'autre. Elle l'envie car elle a fait un meilleur mariage, elle a des relations…

 Nostalgie

Dès les années 60, la nostalgie envahit irrémédiablement Ray Davies. A peine vingt-cinq ans et il chante déjà le passé révolu. " Where Have All The Good Times Gone ?", "Peux-tu me dire où   sont passés tous les bons moments ?". Le thème des "ubi sunt" sévit dans la poésie lyrique depuis la littérature latine. "Mais où sont les neiges d’antan" chantait déjà Villon dans sa « Ballade des Dames du temps jadis ». Bowie a osé reprendre cette chanson des Kinks sur « Pin Ups » en 1973…

Ray Davies chante les plaisirs simples de la vie de tous les jours : "I think about that small café That’s where we used to meet each day And then we used to sit a while, and drink our afternoon tea", "Je pense à ce petit troquet, c’était là qu’on se donnait rendez-vous, on s’y asseyait et on y prenait le thé l’après-midi" (Afternoon Tea).

Regret d'un âge d'or qui n'a certainement jamais existé : "There were times when there was absolute compassion in the air" (Animal), "C’était au temps où l’on pardonnait tout, c’était aux temps miséricordieux".

Village Green Preservation Society

C'est dans cette perspective qu'il faut aborder cet album. On doit sauvegarder les villages anglais, l'environnement, les plaisirs simples, fuir le stress. La qualité de la vie en dépend, mais ce n'est pas facile, car la vie à la campagne dégoûte beaucoup de gens : "She was sick and tired of country life", "La vie à la campagne la rendait malade" (« Big Black Smoke »). Le retour à la ferme, à la basse-cour de l’enfance, "où aboit la meute", ce n'est pas l'idéal (« Animal Farm »). "Ce monde est grand, sauvage, et à moitié déjanté" (« Animal Farm »).

Apeman

Le chanteur a le sens du relatif : il déclare qu’il est une sorte de King Kong. Par rapport au soleil, aux nuages, aux araignées et aux mouches, il n’est qu’un singe. Il se compare à plus haut que lui, plus léger, plus parfait. Il ne veut pas être victime d'une guerre atomique.

Rien à voir avec la suffisance ironique d’un Serge Lama dans l’adaptation française ("Dites-moi pourquoi je passe auprès des femmes pour superman").

L'Amérique

En tout cas, on sait ce qu'on ne veut pas. L’Amérique a tout d'une pieuvre, d'un calmar géant, "Americana is keen to trap you like you had giant tentacles that wrapped themselves around you" (“Americana”). Elle est en décadence : "Hey, gros et gras cowboy, avec ton grand Stetson, Hey, gros et gras cowboy, exhibant ton gros six coups, toi qui chantes des chansons country, tu crois que c’est comme ça qu’on a conquis l’Ouest ?" Ray Davies agressif : l’Amérique, il la trouve molle et grasse, gavée de hamburgers. La mafia y règne en maître absolu : "The Cosa Nostra are everywhere", "La Mafia, partout en Amérique".

La maladie mentale

Comment être bien dans sa peau dans un monde qui va si mal ? Davies s'efforce de parler d'un ton léger de la maladie mentale, mais il devient vite grinçant ! « Acute Schizophrenia Paranoia Blues », "Le Blues de la schizo aiguë à tendance parano". "Cela me fout tellement les boules de sortir de chez moi. Il y a des manifs dehors, je pense qu'ils vont déclencher la Troisième Guerre Mondiale. Je suis allé voir le réducteur de têtes du coin pour qu'il donne un nom à ma maladie. Il a dit que c'est un des cas les plus aigus de schizo qu'il ait vus. C'est vrai que le laitier est un espion, et l'épicier passe son temps à me fliquer. Quant à la voisine d'à côté, elle est affiliée au KGB… Et le type de la Sécurité Sociale veut tout savoir de ma vie privée. Oh, on ne guérit pas de ce trouble mental"…

Puis Ray Davies insiste sur l'atavisme : "Mon vieux père lui-même a perdu ses meilleurs amis. Apparemment lui aussi souffrait de schizophrénie aigue." Le poids de l’hérédité…

La fin de la chanson est encore plus inquiétante : "Ils surveillent ma maison, et je suis sur écoutes

Je ne fais confiance à personne, et mon percepteur m’a dans le colimateur. Oh, on ne guérit pas d'une schizo aiguë"...

Psy-jivaro

Ray Davies, pour désigner les psy utilise une périphrase dévalorisante "le réducteur de têtes du coin". Ces spécialistes sont incapables de guérir les gens : ils ne peuvent que cataloguer leur maladie, la nommer.

Ironie et autodérision.

All Of My Friends Were There.

Davies évoque la dépression nerveuse, à la même époque que les Stones (« Nineteen Nervous Breakdown », « Mother’s Little Helper ») : "C’était l’apogée de ma grande carrière, mais je me sentais si bas, et j’avais bu tant de bières, et mon manager me déconseillait de monter sur scène (…) Tous mes amis étaient là, Mais je n’en avais rien à cirer"…

Les difficultés amoureuses

L'amour fait mal. Il y a des injonctions, des suppliques de délaissé. « Rosie, Won’t You Please Come Home », "Rosie, je t’en prie, reviens chez nous". Dans « See My Friend », le chanteur a été abandonné par sa petite amie. Il chante sa déréliction, avec la langueur qui convient à ce genre de situation. Les couples battent de l'aile, on se réfugie dans la boisson, "le stress du bureau et ses engagements politiques à gauche, et l’ambition extrême de son épouse égocentrique" (Alcohol).

Lola

Le narrateur boit du champagne dans une boîte de Soho avec un travesti, dans Lola.

L'argent

Sur le même album que « Lola », il y a l'excellent « Moneygoround ». Jeu de mots sur "merry-go-round", le manège enfantin. Calembour sur l’argent qui passe de main en main, comme si c’était un jeu puéril. Il s'agit d'une fausse comptine, que l’on pourrait transposer ainsi, sur le modèle du "Furet du bois joli" : "Il court, il court le pognon, le pognon du bois, mes dames". Fausse "nursery rimes", mais vrai récit d’une escroquerie, d’une arnaque, où l’on dénonce une femme d’affaires,  promoteur de tournées véreuses : "She took half the money that was earned in some far distant land". "Elle nous prit la moitié de l’argent que nous avions gagné dans quelque lointain pays"… L’imprécision des lieux est humoristique et distanciée. C'est de l'histoire ancienne, mais on en souffre encore : "I can’t believe that I’m so green", "Je ne peux croire que j’aie été si c…"…

Le snobisme

Add It Up. "La première fois que je t’ai vue, tu attendais le bus modestement. Maintenant tu fais le tour du quartier dans des limousines de louage, et tu t’exprimes comme les gens de la haute". Chanson sur le snobisme, l'un des thèmes de prédilection de Ray Davies. On pense au décalage que dénonce Dylan dans « Like A Rolling Stone ». Le refrain constitue une sorte d’énumération ironique de marques de luxe, dont les noms sont répétés comme s’il s’agissait d’incantations : "Ah, Gucci, Gucci, Gucci Cartier, Cartier". Litanies modernes…

Oddy, oldy and kinky ? Non, réaliste. La vieille rivière sale coule toujours au pied de Waterloo Station. « Dirty old river » semble répondre au « Dirty Old Town » des Pogues.

Le Château de Dracula

Au sommet d'une colline il y avait un château et je soupçonnais un vampire d'y vivre. Je me retrouvais à l'intérieur du donjon. Dans les pièces, partout, de la camelote : des meubles du XIXème siècle faux style paysan, des cadres en fer doré. Je m'écrie tout seul :"C'est du toc !" et je pense : "Le proprio ne peut être un vampire. Les vampires ont des goûts beaucoup trop luxueux; ce doit être le manoir d'un forain." Surgit alors un tout petit vieux monsieur l'air fané, très soigné, chemise pâle comme les Kinks sur la pochette de « Dandy ». Il me demande ce que je fais là, d'une voix insignifiante, pas du tout agressive. Je m'excuse et je repars.

La taverne

Je descendais dans une taverne, où toutes les gloires du show-business étaient venues jadis : Toulouse-Lautrec, La Goulue, Ray Davies, Maurice Chevalier. On me servit dans une vaste salle sombre où je devais être le seul client, une bonne omelette aux fines herbes, aux pommes de terre bien rissolées, avec des champignons. Le service était impeccable. Au mur, des signatures de vedettes d'autrefois, comme autant de tags : celles de Patrick Bruel, Charles Trénet, Georges Brassens et même Van Gogh ("Je me suis bien régalé", signé : Vincent). Mais il y avait aussi des messages insolents : "Charles le Téméraire, pauvre c…!". L'écriture m'était familière. Je l'identifiais comme étant celle de John Dee, le célèbre occultiste élisabéthain, qui avait fait partie des Bluesbreakers à l'époque où Clapton y sévissait encore, et que Mayall avait méchamment évincé parce qu'il lui faisait de l'ombre.

Le Secret de Ray Davies

Ray avait laissé dans une lettre manuscrite le secret de sa longévité : cela consistait à manger du pâté d'oiseau, mais d'un oiseau spécial, de l'étourneau aux raisins de Corinthe macérés dans du Cointreau. Il fallait d'abord plumer la bête à la lune montante, puis la vider de ses intestins et de ses boyaux, briser le cou, casser le bec, la plumer, ôter la peau, faire cuire à feu doux ou du moins pas trop brutal, faire revenir avec du madère, ajouter sel, poivre et fleurs de lune. "Mais où trouverais-je des fleurs de lune ?" lui demandais-je. "Eh bien, dans la lune" me dit-il avec son fin sourire étrange et ses petites dents minuscules.

Dead End Street

Ce manoir m’avait toujours inquiété. Je savais qu’il était peut-être hanté. En tout cas, ses murs étaient délabrés, lépreux. Il n’y avait plus d’eau dans les douves depuis longtemps. Une petite porte au fond des douves semblait la demeure du fantôme. Malgré le sol et boueux et les débris de verre, je m’approchai, forçai la serrure. C’était une cabane de jardinier, mais il y avait au mur des aquarelles exquises et des peintures de grands personnages à l’air ironique, chevauchant des sortes de chiens volants. Des malles pleines de vieux vêtements de sorcières, des colliers, des bijoux, du vieux beurre, de la farine, des bocaux de fruits exotiques, des conserves de champignons comme on n’en trouve que dans les contes, des poissons de greniers et du « foie de sirène », dont la date était périmée. Il y avait aussi des 45 tours des Kinks, introuvables depuis des lustres.

Hommage à Henri Vernes

Hommage à Henri Vernes







Les adaptations éventuelles de Bob Morane au cinéma













Les scénarios d’Henri Vernes sont de vraies mines pour les réalisateurs en quête d’histoires originales. 



Bob Morane, avec un « B », comme « série B »...



Je me souviens d’un dimanche après-midi, déjà très ancien, dans la salle à manger familiale. A la télé de l’unique chaîne (?), ils passaient un téléfilm, un « Bob Morane ». J’avais douze ans, ou treize, guère plus. Je rêvais déjà depuis un an de voir une de ces adaptations. Je savais qu’elles existaient. Ils en faisaient la pub au dos des « Marabout junior », des photos en noir et blanc, représentant Claude Titre en gros plan, ou un « Bill Ballantine » adipeux, trop fort pour l’emploi, trop épais (Ballantine est un colosse, un Hercule, pas un obèse).



Et là, à la télé, ils avaient programmé Echec à la Main Noire. Cette aventure, je l’avais lue, elle m’avait beaucoup plu. J’avais aimé l’atmosphère mystérieuse des ruelles de Venise. Les vieux palais décrépits, penchés sur les eaux, les poursuites sur les canaux. On sentait presque l’odeur des eaux, des venelles, tant l’auteur était habile, tant Henri Vernes savait suggérer. Mais à la télé, quelle déception ! Un téléfilm mal tourné, une poursuite en hors-bord qui n’en finissait pas. On était loin de Volte-face, de John Woo, avec Nicolas Cage et John Travolta sur la Tamise… On s’était ennuyé grave…



Mon père m’avait regardé d’un air mi-goguenard, mi-condescendant. Il ne m’avait rien dit, mais il l’avait pensé très fort. « Alors, c’est ça, tes Bob Morane ? Ce sont des films à la graisse d’arme ». Et je m’étais senti à la fois vexé et honteux.



J’en ai lu beaucoup, de ces fascicules, quand j’étais préado, puis ado. Je les ai tous relus beaucoup plus tard, pour voir si cela tenait le coup, comme on réécoute un vieux disque pour savoir s’il tient toujours la route, si la prise de son était bonne, si les mélodies se sont fanées, si les arrangements ont vieilli.



Et là, miracle, je me suis laissé prendre par la plupart des histoires. Bon, bien sûr, Henri Vernes n’est pas toujours inspiré, ce n’est pas Georges Simenon, il pille à gauche et à droite, il se sert des grosses ficelles des feuilletonistes. Mais il procure un plaisir de lecture indéniable. C’est un Dumas du XXème siècle, ou un Ponson du Terrail, ou un Eugène Sue.



Quand Christopher Gans, après son film sur la bête du Gévaudan, a lancé le projet de tourner plusieurs épisodes de l’Ombre jaune en Birmanie ou en Thaïlande, cela a éveillé mon attention, et pas qu’un peu. J’ai guetté les rumeurs qui circulaient dans la presse spécialisée, le casting éventuel, Vincent Cassel en Bob Morane, les acteurs de Tigre et Dragon dans d’autres rôles, mais, pour de multiples raisons, le projet ne s’est pas réalisé, le soufflet est retombé. Espérons que ce film se fera un jour.



A propos de The Lords and the New Creatures, de Jim Morrison, Christopher Gans, le réalisateur du Pacte des Loups, a déclaré :

“Bien sûr, certaines personnes considèrent ce bouquin comme une fumisterie...Mais pour ce que je sais du cinéma, je pense que c'est l'un des livres les plus justes jamais écrits sur le sujet. Morrison a mis dans le mille. Il y a dans son texte des descriptions incroyables. En fait, il conçoit le cinéma comme une transe, ce qui est lié à l'univers des Doors. Effectivement, pour les Doors on devait vivre des métamorphoses, franchir des étapes. Le livre décrit cela : la métamorphose du spectateur face à un film qui progressivement le dépouille d'un aspect physique pour accéder à un état amniotique, hypnotique. C'est très fort et c'est la façon dont je vivais le cinéma : comme une transe. »

(Propos recueillis par Christophe Lemaire et Philippe Manoeuvre, Rock&folk, Mars 2001).



On attend donc sa transe sur l’Ombre jaune…



Qui pourrait tourner les scénarios d’Henri Vernes ? J’ai résumé les principales aventures du Commandant Morane, je les ai classées par thèmes, et j’ai proposé quelques pistes.   





Jungle



La Vallée infernale

    

La toute première aventure de Robert Morane, frais émoulu de l'Armée de l'Air, en Nouvelle Guinée Britannique, en compagnie du milliardaire Frank Reeves, face aux aborigènes, à la suite d'un accident d'avion (le premier d'une longue série !).

La couverture de Pierre Joubert représente une scène de combat, une des mêlées les plus intenses qui soient. L'arrière-fond mêlant les verts (vert foncé, bouteille et cul de bouteille) est d'une intensité sublime.



Peter Jackson, connaissant bien la région pour y avoir tourné quelques films, pourrait réaliser celui-ci…Bob Morane : Jean Dujardin ?



Sur la piste de Fawcett



Morane sur les traces d'un aventurier ayant vraiment existé, et qui a disparu dans des circonstances mystérieuses en plein Matto Grosso. Découverte d'une cité perdue, précolombienne (dallage inca...). Un des meilleurs récits de jungle d'Henri Vernes. Fawcett est un prototype de Morane.

En tuant un anaconda, le héros s'assure la protection des redoutables indiens bravos, qui le considèrent comme un personnage sacré.

Il en tuera un deuxième et, par la même occasion, sauvera la vie du fils du chef d'une autre tribu qui le recueillera, épuisé.



Luis Llosa, le réalisateur d’Anaconda, pourrait s’y atteler, et ressortir sa « bestiole », son eunecte…



Le secret des Mayas

    

Morane, Bill et surtout Clérambart sur la piste d'une vieille cité, sur un plateau au milieu des jungles, renfermant le livre d'or des Mayas, qui contiendrait tous leurs secrets. Mais si le livre est trouvé à la fin de l'histoire les secrets n’en sont pas révélés pour autant (exemple : pourquoi les Mayas étaient-ils nomades ? pourquoi construisaient-ils des cités gigantesques et les abandonnaient-ils aussitôt ? Est-ce simplement parce qu'ils étaient de piètres agriculteurs ? Parce qu'ils épuisaient la terre très vite et ne savaient pas comment s'y prendre pour la fertiliser ? Meilleurs architectes que paysans ? Henri Vernes se contente de suggérer cette piste).

Morane et ses compagnons auront affaire à des bandits cupides mais aussi à des gardiens du temple, de lointains descendants des Mayas, qui périront sous des éboulements dus à un tremblement de terre. Même la statue du dieu-serpent Kukulkan s'effondrera. Une jeune Indienne sera confiée à Frank Reeves et à Carletta, à Miami, pour qu'ils l'élèvent.



C’est Mel Gibson (Apocalypto) qui s’y colle !



L'idole verte (1957)

    

Anaconda, piranhas, Jivaros-réducteurs-de-tête, ruines incas, orpheline et vieux père perdu dans la jungle...

 Les aventuriers laisseront l'idole verte dans son temple, après l'avoir touchée en présence des Indiens Jivaros, ce qui les rendra tabous, sacrés, car le contact du fétiche était censé être foudroyant. Ils regagneront la civilisation avec quelques pierres précieuses dénichées par Bill dans un temple inca au milieu de momies enchaînées aux murs.



Pour Spielberg, dans la veine du premier Indiana Jones.



Sur la piste de l'ivoire et La Vallée des brontosaures

    

Morane sur la piste des trafiquants d'ivoire et sur celle d'un cimetière des éléphants et d'animaux encore plus anciens, - monstres préhistoriques, éléphants antédiluviens.

La vallée des brontosaures raconte l'histoire d'une réhabilitation : Léni veut découvrir en Centrafrique une nécropole de sauriens pour prouver au monde entier que son père, paléontologiste distingué, n'était pas un menteur : il avait trouvé des tyrannosaures fossiles en Afrique, alors que jusqu'à présent on n'en avait identifié qu'en Amérique, mais, faute de preuves, personne ne l'avait cru. (Un scénario qui rappelle évidemment le début du Monde perdu de Conan Doyle : personne ne croit Challenger).

Pour cela, Léni doit franchir le territoire des hommes-léopards, tribu rebelle. Alan Wood, guide expérimenté, jugeant la mission trop dangereuse, refuse de l'accompagner. Il préfère escorter Morane, qui veut faire un safari photos pour la revue Reflets. Léni tombe alors dans les pattes de Peter Bald, guide corrompu, qui tuerait père et mère pour s'approprier les émeraudes, gisant non loin de la fameuse vallée.

Bien sûr, Morane lui viendra en aide, franchira un territoire interdit après avoir sauvé des griffes des singes (cinocéphales) le fils du chef d'une tribu ennemie des hommes léopards, trouvera la nécropole et les diamants, les remettra à la  veuve de l'explorateur qui le premier les avait dénichés, et était mort dans la vallée-nécropole sous les coups (de sagaies) des hommes léopards.



Pour Steve Boyum (Les mines du Roi Salomon).

Après son King Kong, fourmillant de monstres préhistoriques, voilà Peter Jackson tout désigné pour mettre en scène La Vallée des Brontosaures….





Le Tigre des lagunes (1961)

     

Morane vient en aide à une riche Américaine, cherchant désespérément sa fille Sheila, disparue dix ans auparavant, lors d'un crash aéronautique au-dessus du Haut-Uruguayi. Il s'agit d'une partie ensauvagée de l'Amazone, peuplée de féroces Indiens, commandés par un chef blanc, tyrannique et sanguinaire, un Espagnol, surnommé « le tigre des lagunes », c'est-à-dire le léopard...

Un chef indien leur confie son fils pour les guider, en échange d'une winchester et de cent cartouches.

Après avoir retrouvé une épave qui n'était pas la bonne, traversé des marécages hostiles, l'Américaine et ses compagnons retrouveront Sheila sous la forme d'une idole aux yeux verts (relecture de « l'idole verte » ?), adorée dans un village d'Indiens, qui savent se protéger des vampires, grâce à des arbres anti-chiroptères qui entourent leur village, dont les épais toits de chaume les protègent des pluies torrentielles. Le « tigre des lagunes » après avoir été vaincu par Morane en combat singulier, sorte de « jugement de Dieu », se fera sucer le sang par les chauve-souris, qui le laisseront exsangue dans un coin de la jungle.



Tim Burton, derrière la caméra ? Cela pourrait donner un film dans la veine du remake de La planète des singes.



L'Orchidée noire

      

Pour satisfaire la manie d'un riche collectionneur britannique, Morane accepte d'aller chercher une orchidée rarissime dans la jungle de Bornéo, en plein pays dayak, au pays de coupeurs de têtes, des plantes carnivores et des « arbres-démons ».

Outre celle de Morane, deux autres expéditions sont sur les rangs (pour dénicher la fleur mystérieuse) : une Suédoise qui veut réhabiliter la mémoire de son père, un industriel ruiné, en touchant les deux cent mille livres de prime, et un aventurier sans scrupule.

Morane les tirera d'un mauvais pas : ils allaient être livrés aux dieux-crocodiles du marigot par les Dayaks. Morane et ses compagnons postés dans des palétuviers tuent les dieux tutélaires : cela plaît aux aborigènes que les sauriens terrorisaient depuis des lustres. On promet de les aider.

Le Français se fait agresser par un arbre-cannibale mais Ballantine zigouille le végétal anthropophage. Ils dénichent la fameuse orchidée ténébreuse. L'aventurier (sans scrupule) la vole mais se fait bouffer par un arbre-mangeur-d'hommes  (comme quoi, il y a une justice en ce bas monde !). Nos héros rapportent de Sarawak la fameuse orchidée et un plant d'arbre-cannibale, pour prouver que ce n'est pas une simple légende.



Ça, j’aimerais le voir au cinéma ! Lewis Teaque a bien fait un Alligator, mais…Tobe Hooper a aussi réalisé un Crocodile…



Les Semeurs de foudre



Dans une ruine précolombienne, Morane et Bill entendront une mélopée souterraine, jouée par des flûtes invisibles. C'est une musique qui déclenche l'ouverture de passages secrets menant à une base nazie, enfouie dans la jungle.



Le Masque bleu



Dans les jungles montagneuses de Bornéo, Bob et Bill partent à la recherche d'un couple d'aigles sacrés pour le compte d'un  directeur de zoo. En fait leur but est tout autre : dévoiler qui se cache derrière le masque d'un chef dayak qui cherche à déstabiliser la région. C'est leur vieil ennemi Orgonetz qui a pris les oripeaux d'un chef lépreux, dont il s'est débarrassé en l'enfermant dans une grotte. Bob et Bill délivrent le chef malade, dévoilent l'imposture, ramènent un couple d'aigles blessés car leur survie n'était plus assurée dans ces jungles. Fuite de l’usurpateur.



Guy Carlier dans le rôle d’Orgonetz !



Le réveil de Kukulkan



Kukulkan, c'est le Quetzalcoatl maya, le fameux serpent à plumes. L'histoire est démarquée explicitement de L'île du Docteur Moreau, de H.G.Wells. D'ailleurs, le médecin Moro est un Français, Moreau, qui a « hispanisé » son nom au Mexique, un admirateur du savant fou de Wells. Ce Moro a transformé des Indiens en animaux, en hommes-serpents (à plumes ?). Il veut faire revivre les anciens cultes mayas. Mais ses créatures s’en sortiront, la mutation n'est pas irréversible. C'est un Bob Morane très « jungle », avec la quête de la cité perdue, curiosité précolombienne où règne le mystérieux Kukulkan redivivus.



En 1996, John Frankenheimer a réalisé une version de L’île du Docteur Moreau. Donc….



Le secret des sept temples



Pâle resucée du Secret des Mayas ? Morane en pleine jungle d'Amérique centrale retrouvera Orgonetz (l’homme aux dents d’or) qui a fait installer des missiles nucléaires dans des ruines précolombiennes, braquées sur les Etats-Unis. Morane inondera son repaire. Ce scénario semble avoir été utilisé de multiples fois. Il est un peu lassant de retrouver l'homme aux dents d'or à l'origine de tous les coups, au fond des jungles les plus épaisses (cf. Le masque bleu).



Allez, Mel Gibson, on compte encore sur toi. Cela te rappellera Apocalypto…



Les Larmes du Soleil



Bob échappe à un accident d'avion en Amérique du sud (un engin de tourisme détourné par les guérilleros des « Larmes du soleil », - l'équivalent du « sentier lumineux »). Il évite également un fleuve de boue, des Indiens (forcément) hostiles, en compagnie d'une riche héritière. Morane est sur la piste du trésor des Incas. Il ne le trouvera pas. La signalisation inca (des flèches et des jaguars dorés) le mène au pied d'un volcan qui entre en éruption. L'aventurier pense que le trésor gît quelque part à l'intérieur du cratère. Bill et Miss Paramount viennent à la rescousse à bord d'un hélicoptère. Ils se retrouvent cernés d'Indiens peu hospitaliers…



Adaptable au cinéma. Par Richard Dindo, qui a réalisé Che Guevara, le journal de Bolivie ?



La Fille de l’Anaconda



Remake avoué du King Kong de 1933, un recyclage du vieux mythe hollywoodien du singe monstrueux.

Quelques points communs avec Sur la piste de Fawcett, dans lequel un anaconda sauve la vie par deux fois au héros.



Pour Luis Llosa, s’il lui reste un anaconda en stock.





Heroic-fantasy



Le cycle d’Ananké

Les murailles d'Ananké



Un long récit de 309 pages. Heroic-fantasy à la Flash Gordon. Histoire de quatrième dimension fort plaisante. Simon Lusse, propriétaire d'un hôtel particulier dans le quartier du Marais, décide de se faire poser une porte donnant sur son jardin. L'ouvrier, chargé d'abattre la cloison, disparaît  dans une quatrième dimension. Simon Lusse décide de garder ce secret pour lui, et d’en profiter. En trente-six ans il fera disparaître la bagatelle de 310 personnes... Morane et Ballantine à leur tour se retrouvent dans la dimension d'Ananké, comme ils cherchaient des nouvelles d'une amie disparue, Florence, elle-même en quête de son père qui possédait l'un des plus beaux diamants du monde, convoité par Lusse. Coincés dans un heptagone (kaléidoscopique), ils franchissent une première muraille donnant sur une forêt touffue. Ballantine et Lusse se font capturer par des hommes-oiseaux. Morane gagne leur village, déguisé en gardien-oiseau. Lors de jeux  du Cirque (véritable sélection « naturelle », visant à éliminer les faibles et à éradiquer le problème de la surpopulation dans cette Dimension aberrante), Morane et des rebelles font sauter la tribune officielle, tuent des hommes-oiseaux, s'enfuient jusqu'à la deuxième muraille : leur but est d'atteindre le centre d'Ananké, mais pour cela il leur faudra franchir de nombreuses murailles concentriques. Ils traversent le jardin des morts, un immense cimetière à l'air libre, où blanchissent et pourrissent des carcasses depuis des siècles, où les dépouilles s'entassent. C'est une véritable infection (et ce n'est guère ragoûtant !). Les évadés franchissent la deuxième muraille et se retrouvent dans un territoire semblable à l'Alaska. Pour ne pas mourir de froid ils construisent un igloo dont le toit est constitué des branches de l'unique conifère qui poussait dans ces régions désolées, tuent un ours géant, ce qui leur permet de survivre. Ils finiront par franchir cette étape. Mais leur quête est loin d'être finie.  Ce roman réussi s'arrête là. C'est le premier (et le meilleur) du Cycle d'Ananké, qui vaudra à l'auteur une récompense littéraire prestigieuse et méritée.



Il faudrait carrément en confier la réalisation à George Lucas ! ou à Chris Columbus, si Lucas n’est pas libre…



Les périls d'Ananké



Dans le deuxième volume de ce cycle, Morane est confronté à un vampire mais il en vient à bout facilement. Puis il se fait agresser par des végétaux anthropophages (même thème dans L'Orchidée noire). Il vient en aide à des enfants sauvages regroupés en communauté et terrorisés par des adultes.



Les Anges d'Ananké

   

Des hommes-volants font prisonniers Bob Morane, qui se battra plusieurs fois en combat singulier, fera grâce à ses adversaires, se les conciliera. Il s’opposera au nain qui les tyrannise. Mais les Epreuves d'Ananké sont loin d'être terminées.



Les plaines d'Ananké

     

Morane confronté à des loups-garous dans un univers parallèle.



Les caves d'Ananké



L'aventurier guide un peuple aveugle dans des cavernes emplies d'êtres nocturnes



La Dernière Rosace

     

Nouvelle ou épilogue du « cycle d'Ananké ». Une fois sortis des pièges d'Ananké et revenus à leur point de départ (la maison de Simon Luce, un hôtel particulier dans le Marais), BM et BB se trouveront confrontés à un ultime challenge dont ils sortiront vainqueurs en détruisant la rosace de verre qui leur présentait une nouvelle « Porte », un seuil vers un univers pluridimensionnel, une autre dimension qu'ils ne souhaitaient plus revoir tant ils avaient eu du mal à en sortir. Ils y ont erré pendant un bon millier de pages, quatre ou cinq épisodes, un vrai cycle, une vraie saga, - mais celle de l'Ombre Jaune couvre au moins trente-trois titres).



Les spectres d'Atlantis

   

Dans la mer des Sargasses, Morane et Bill voient remonter devant eux, parmi d'autres épaves, une sorte de vaisseau-fantôme, issu tout droit de l'imagination de Jean Ray. Puis ils sont assaillis par des esprits-pirates (qui, eux, semblent venir tout droit de celle d'Hugdson).

Entraînés au fond des eaux, les deux héros tombent sur des extra-terrestres peu sympathiques, mais rejoignent les anciens habitants d'Atlantis et leur reine : ceux-ci prennent Morane pour le sauveur qu'ils attendent depuis des siècles... Ils réussiront à se débarrasser des extra-terrestres en faisant pénétrer leur chef dans les vestiges d'une fusée-temple, au cours d'un combat singulier : le chef, changeant de dimension, disparaîtra à tout jamais.



Heroic fantasy de bric et de broc. Mais Gore Verbinsky (Pirates des Caraïbes, jusqu’au bout du monde) s’en tirerait fort bien.



Les Passagers du Miroir



Histoire de miroir magique à la Lewis Carroll. De l'autre côté du miroir, Morane affrontera un monde hostile, peuplé de guerriers barbares. Assez proche du cycle d'Ananké.





Aventures extraordinaires



La croisière du Mégophias



La croisière du Mégophias est un peu une réécriture du Loup des mers, de Jack London, récit d'équipage de flibustiers.

C'est aussi une histoire de serpent de mer, d'un Mésosaure dont les Mongols adorent le squelette sur une île de l'océan arctique. Histoire de serpent de mer, qui annonce Les chasseurs de dinosaures.



Peter Weir (Master and Commander, De l’autre côté du monde) pourrait tenter de le réaliser…



La marque de Kali

  

Morane combattant les Thugs, étrangleurs fanatiques, dévoués à Kali, annonce ses combats contre les dacoïts de l'Ombre Jaune. Ming est d'ailleurs lié aux divinités hindoues  : c'est en voulant voler l'œil d'émeraude d'une gigantesque statue du dieu Civa que l'Ombre Jaune s'est fait trancher sa dextre (la Chine vaincue par l'Inde, dans La Couronne de Golconde ?).



On sent ici l’influence de Fritz Lang (Le Tombeau hindou, 1958, Le Tigre du Bengale), et on n’est pas loin du second volet des aventures d’Indiana Jones (Spielberg, Indiana Jones et le Temple maudit).



Le maître du silence



Morane, dont le bateau a coulé en plein Océan indien, est recueilli par un yacht  appartenant à un riche Anglais et à sa fille. Des pirates les font prisonniers et les conduisent dans un petit émirat dont le sultan tyrannique est accablé de migraines affreuses. On prend Morane pour un fameux médecin. Il donne le change (comme Sganarelle, dans Le Médecin malgré lui). Mais il se débrouillera pour guérir le peuple malade avec des racines de cèdre, chasser le tyran hypocondriaque et rétablir la démocratie.



Pour un téléfilm.



L'Anneau de Salomon



La vieille Jérusalem est hantée par le fantôme de la Reine de Saba (sorte de Miss Ylang-Ylang de l'Antiquité). Récit d'archéologie hébraïque, très « Indiana Jones ».

L'inspiration biblique chez Henri Vernes est déterminante : Snake et le mythe du serpent d'airain (1980), L'Arbre de la Vie (1988) - golem et Genèse -, L'Anneau de Salomon (L'Ecclésiaste et la Reine de Saba) comptent parmi ses meilleurs récits. Il est parti d'une rêverie sur un passage de la Bible et l'a amplifié. Il s'est nourri de l'Ancien Testament comme d'un texte fantastique, comme d’une histoire extraordinaire à la Poe.



Pour Spielberg, dans le genre des Aventuriers de l’arche perdue.



La cité des rêves



En Amérique latine, un ancien dictateur déchu, se prenant pour un golfeur exceptionnel, kidnappe des archéologues attirés par une cité maya légendaire, la « ciudad de los suenos », pour en soutirer de l’argent. Morane les délivrera.





La Lutte contre l’Ombre Jaune







La Couronne de Golconde



Premiers démêlés avec l'Ombre jaune.

Lors d'une croisière (destination : Ceylan), Morane est excédé par la vanité et la suffisance d'un joueur de poker trop chanceux, qui défie tous les passagers. Il se prête au jeu, lui gagne tous ses sous, mais, grand prince, fait semblant de perdre un million de francs (anciens) au quitte ou double (alors qu'il avait une carte supérieure à celle de son adversaire) pour lui permettre de se remplumer. Mais une jeune Eurasienne, la fille d'un Radjah héritier des princes de Golconde, lui apprend que ce joueur de poker est au service d'un mystérieux Monsieur Ming, et qu'il la surveille pour s'emparer de son héritage. Rendu à Colombo, Morane se déguise en clochard et prend en filature le joueur de poker.

Dans un bistrot du port, il surprend Monsieur Ming : Tibétain ou Mongol filiforme, avec des bras immenses, un front bombé, un teint verdâtre, l'esprit du Mal en personne. Le Radjah Singh, cousin de Miss Diamond, fait arrêter Morane et la jeune fille, menace de les livrer aux crocodiles s'ils ne lui dévoilent pas leur secret (le trésor caché sous la Vieille Cité morte). Mais Ming et ses dacoïts les délivrent, tuent le prince hindou et ses gardes.

Plus tard, Morane découvre le trésor de Golconde. Ming l'intercepte, hypnotise le Français, mais quand il veut voler à l'immense statue de Siva l'un de ses yeux, un énorme diamant, un bras articulé de la statue du dieu de la destruction lui coupe une main au niveau du poignet. C'est l'hémorragie, la mort assurée. Pourtant Morane vient en aide au « terrible Mongol », lui fait un garrot, cautérise sa plaie. Ming lui laisse la vie sauve. Pour le remercier il lui donne un masque de démon tibétain en argent massif pour qu'il le porte en pendentif, ce qui lui vaudra l'immunité face aux dacoïts, et la vie sauve dans un épisode postérieur (La revanche de l'Ombre jaune) : échange de bons procédés.



Christopher Gans devait tourner L’Ombre jaune, à partir de plusieurs épisodes de la saga. Hélas, le projet semble être tombé à l’eau, dans le Mékong…



L'Ombre jaune



Morane face à la terrible main articulée de Ming. La main séparée du corps ne renvoie-t-elle pas, d'après Freud, autant à la masturbation qu'à la mutilation ?

Dans L'Ombre jaune, Morane met un certain temps à identifier son adversaire auquel il a jadis sauvé la vie dans un temple hindouiste (La couronne de Golconde). Il rencontre à Londres Tania Orloff, la fameuse nièce de M.Ming, qui lui vient en aide à plusieurs reprises contre des dacoïts crasseux et déguenillés. Elle lui dévoile l'une des cachettes de son oncle : en Ecosse. Morane s'y rend, Bill tire sur "l'Ombre", le tue ou croit le tuer. On apprendra qu'il n'a tiré que sur un de ses sosies (chirurgie esthétique aidant), dans La Revanche de l'Ombre jaune.



La Revanche de l'Ombre jaune.

Le Châtiment de l'Ombre jaune

Sur une passerelle (scène très proche d'une des épreuves du Voleur de Bagdad, de Lubin, 1960) Monsieur Ming tire à bout portant sur Bob Morane qui s'écroule comme s'il était mort, tombe dans le vide, se noyant dans torrent asiatique.

Sous l'apparence d'un lépreux, déguisé pour échapper aux représailles, il apparaîtra à Bill en Birmanie, parti à sa recherche et ne croyant pas à son décès. Morane lui expliquera que le bijou talisman représentant un masque de démon, que lui avait donné leur ennemi dans un  épisode précédent pour le remercier de lui avoir sauvé la vie (Ming amputé par une statue-piège dans La couronne de Golconde) lui a évité une mort certaine, par un ricochet sur sa surface métallique : le porte-bonheur était placé à l'endroit du cœur...

Dans La Revanche, l'action se déplace de Londres à Paris (Saint-Michel et Saint-Ouen), puis en Egypte. Morane dans un taudis de Saint-Ouen où il a pisté un mystérieux montreur de singes qui n'est autre que M.Ming, est confronté à la fameuse main articulée de son adversaire dans une lumière ultraviolette. Il la pourfend à coups de hache.

Puis Miss Orloff (déesse ex machina habituelle) lui remet les clefs de sa Deux-Chevaux pour qu'il échappe aux cruels dacoïts déguenillés, épouvantails asiatiques, hommes de main de l'ombre...



Gong Li, « l’Adjani chinoise » (Tigre et dragon, de Zhang Yimou) s’imposerait dans le rôle de Tania Orloff, la nièce de l’Ombre Jaune…



Le retour de l'Ombre Jaune



Histoire de clonage. Monsieur Ming a réussi grâce à sa fabuleuse avance technologique à réaliser des duplications parfaites de lui-même. Aussi, dès qu'il meurt, "renaît-il" ailleurs à l'identique, échappe à Morane et peut perpétrer ses sinistres exploits.

L'Ombre jaune a réussi à devenir invulnérable : dès qu'il meurt un de ses doubles se matérialise dans un repaire caché en un autre Ming en tous points semblable au précédent...





Les sosies de l'Ombre Jaune



Les Sosies de l'Ombre Jaune sera bâti sur un  thème assez proche : des androïdes, des répliques à l'identique mais des robots.

Ce récit a l'odeur du port de Londres. L'Ombre jaune est là pour neutraliser des savants qui sont ou seraient au courant de ses activités passées : un égyptologue par exemple sait-il que Monsieur Ming il y a plus de deux mille ans était un des magiciens préférés de Ptolémée?!...

Morane combattra l'androïde de Ballantine, croyant tuer son propre ami, puis sera poursuivi par son double cybernétique, qui l'étranglera dans un terrain vague, mais le vrai Bill lui viendra en aide... Croyant mettre enfin la main sur Ming sur une île au milieu d'un marécage les héros et Scotland Yard s'apercevront qu'ils ont été joués une fois de plus : ils n'ont poursuivi qu'un double, commandé à distance par ordinateur, tandis que le vrai Ming s'embarquait mystérieusement à bord d'un sous-marin en un point opposé de la côte anglaise.



Chow Yun Fat (Tigre et Dragon) serait génial dans le rôle de Monsieur Ming…



Les yeux de l'Ombre jaune (1962)



L'action se passe à Londres (les deux premiers chapitres), puis en Auvergne au château des Mauvents, forteresse perdue dans les montagnes, où l'Ombre jaune a contacté un savant, l'a obligé à travailler pour lui. Morane est confronté à des nains portant des masques, et munis de rayons laser destructeurs. Un policier à Londres croit voir sur le mur d'une impasse une araignée géante se faufiler dans le noir. En fait, c'est un des pygmées dont se sert l'Ombre jaune, les affublant de masques munis de rayons mortels.



L'héritage de l'Ombre jaune (1963)

    

Sous couleur de faire profiter Morane de son fabuleux héritage scientifique (duplications, secrets multiples, armes sophistiquées...), Monsieur Ming qui se dit mourant, atteint d'une tumeur au cerveau (et, de ce fait, sans clonage possible) entraîne Morane à la recherche d'un de ses repaires en plein cœur d'un marécage de l'Inde occidentale, le Rann of Koutsch. Mais, bizarrement, les obstacles se dressent devant Morane et son ami Bill, et se multiplient. D'abord les dacoïts viennent les assaillir dans sa propriété templière de Dordogne, mi-cloître mi-manoir; ensuite ce sont les amoks, mangeurs de shit de l'Ombre jaune (qui doit se prendre pour le Vieux de la montagne), qui les attaquent dans les marécages, après une panne de moteur de l'hydravion, inexplicable.  Une jeune fille, Miss Puget, embarque à bord de leur hydravion comme passager clandestin. Elle aussi veut se rendre au repaire de l'Ombre car son père y est retenu prisonnier. Tous quatre (car Clérambart est aussi de l'expédition) tombent dans le piège de Ming, qui n'est pas mourant et se porte comme un charme.

 Il a réussi à retenir captifs tous ses plus valeureux adversaires (dont Sir Archibald Clearwater, ami de Bob Morane et  patron de Scotland Yard) et compte de débarrasser d'eux en même temps, en détruisant son repaire, mais Morane, grâce à l'aide de Tania Orloff, la nièce intègre de l'Ombre jaune, réussira à détruire les deux robots à six bras qui les empêchaient de s'enfuir...

Le héros est littéralement appâté par les promesses d'héritage scientifique de l'Ombre jaune, cela sent le piège à plein nez, mais sa curiosité maladive (« pathologique ») ne l'empêchera pas de tomber volontairement dans ce traquenard évident.



Pourrait être tourné par un spécialiste de James Bond, l’excellent Martin Campbell, par exemple (Casino Royale). Avec Daniel Craig, dans le rôle de Morane.





Les guerriers de l'Ombre jaune



Monsieur Ming a en réserve de nombreux guerriers congelés, dans un coin du Pôle Nord. Prévoyant ! L'histoire commence ainsi : Bob et Bill ont repéré des articles dans des journaux : de mystérieux guerriers ont assailli un village en Sibérie, un quartier de San Francisco, en ont exterminé les habitants, apparemment sans raison, car rien n'a disparu, mais on a retrouvé sur deux « guerriers » des tatouages de masques de démons cornus, la marque de l'Ombre jaune. Les deux héros se font assaillir à Soho dans l'appartement londonien de Ballantine, mettent leurs agresseurs en fuite, se rendent chez Sir Archibald Baywater, « commissionner » du Yard, où les dacoïts les guettent. Morane est fait prisonnier par Ming dans un sous-sol peuplé de miroirs, formant un vrai labyrinthe, mais le Français casse les glaces, se retrouve dans un entrepôt de Woolwich, se sert d'un autobus pour défoncer le porche.

Tania Orloff, la nièce de l'Ombre jaune, jouant double jeu depuis longtemps, fournit aux deux amis une automobile pour échapper aux dacoïts, ainsi qu'une adresse, une fumerie clandestine, où ils entendent Ming donner des ordres en chinois, parler d'un cargo japonais et d'une île mystérieuse dont ils ignorent la localisation et jusqu'au nom. Les héros le pistent mais se font repérer…



Les jardins de l'Ombre jaune



C'est la suite de La Cité de l'Ombre jaune (où l'on voit Bob et Bill longuement aux prises avec une grille massive, au sortir d'un labyrinthe souterrain donnant sur la mer, dans une cité secrète aménagée sous Chinatown, le quartier chinois de Frisco). Les jardins de Monsieur Ming sont peuplés de statues animées. Mais le principal intérêt de cet ouvrage (mineur) réside dans la couverture de Pierre Joubert, où l'on voit un alignement de statues de guerriers asiatiques et des jardins fantastiques, dans un camaïeu de rouges tout à fait saisissants. Ce Morane-là ne laisse pas, hélas, un souvenir impérissable.



Les sortilèges de l'Ombre Jaune



1969. Morane et Bill se retrouvent « téléportés » au Vème siècle par Merlin (l’enchanteur…), prisonnier de l'Ombre jaune. Le thème médiéval de "l'enserrement Merlin" est traité sur le mode SF : prison spatio-temporelle. Merlin est un E.T. les chevaliers de la table ronde également. Morane vainc un dragon, monstre cybernétique, délivre une princesse, s'attarde au Moyen Age pour retrouver la princesse Ethelwed  "dont le nom semblait issu du chant des vieux bardes". Adaptable !



Les poupées de l'Ombre jaune



Enième épisode de l'Ombre jaune, assez cauchemardesque. Atmosphère nocturne de port américain, entrepôts sordides, bas-fond des quais. Les « poupées » en question sont des robots  méchants et sanguinaires, fabriqués par l'horrible Mongol.

Ce récit semble la suite de La Cité de l'Ombre Jaune et des Jardins du même.

L'Ombre Jaune sème la panique à San Francisco avec de mystérieux jouets meurtriers animés qui s'attaquent aux gens et se réfugient dans un ancien cimetière de bateau. Morane pénétrera dans la mystérieuse Kowa, l'un des Q.G. de Ming, sous le quartier chinois de Frisco. Il retraversera les jardins de l'Ombre Jaune dont il a déjà désamorcés les pièges (des statues animées), et réduira à néant les poupées meurtrières en détruisant l'ordinateur qui servait à les télécommander.



Tom Holland, le réalisateur de Chucky, pourrait être intéressé par un tel scénario.



La griffe de l'Ombre Jaune (1978)

    

Réécriture du scénario BD de La Malédiction de Nosférat. La descendante d'un alchimiste roumain (syldave exactement, merci Hergé) appelle Bob à la rescousse car elle se sent menacée. Des loups cyborgs, créatures invulnérables de monsieur Ming, errent au tour du château. Morane et Bill sont confrontés une nouvelle fois à la main postiche de l'Ombre Jaune mais ils détruisent son joujou électronique. Nouvelle hécatombe de dacoïts. Monsieur Ming sera également détruit, se cassant le cou dans les oubliettes, mais « ressuscitant » comme d'habitude dans un site secret à l'autre bout du monde…



Pour Peter Weller (Robocop).



Le trésor de l'Ombre jaune (1979)

    

Ce trésor, c'est une énorme cargaison d'opium, à bord d'une jonque quittant l'île de Mo, au large de Hong-Kong. Morane fait exploser la jonque.





Science-Fiction



Les monstres de l'espace



Démarqué de La Guerre des mondes d'H.G.Wells ?

En fait, ce n'est pas une simple resucée, comme certains le prétendent, même si cette dette est évidente.

Un aérolithe venu de très loin, des espaces interstellaires les plus lointains, en tout cas d'une autre galaxie, s'écrase au Centre Afrique. Des indigènes superstitieux, trois semaines après le crash, parlent de monstres plus gros que des éléphants, des Argus munis d'une dizaine d'yeux, qui saignent à blanc les animaux et même les hommes. Des vampires de l'espace ? Morane lit cela dans les journaux. Il connaît la région pour y avoir vécu avec Alan Wood, un ami explorateur (l'épisode de La Vallée des Brontosaures). Deux monstres, microbes devenus macrobes, mourront de vieillesse après avoir semé la terreur avec un rayon vert-laser, le premier en Afrique, le second en France. L'armée appelée en renfort y perdra un char et un capitaine borné.



Les mangeurs d'atomes



Dans la Mer Noire des monstres marins mangent les déchets nucléaires. Solution écologique avant la lettre mais peu probable. Relevant donc davantage de la science-fiction que de l'anticipation. L'anticipation est une science-fiction qui se réalise.



Les Tours de cristal



A cause de la foudre sur l'Ile de Pâques, Morane et ses amis sont propulsés dans la civilisation futuriste de Mu (l'équivalent de l'Atlantide mais dans l'Océan Pacifique). Une guerre contre des robots-sauterelles, « les bêtes de bronze », et le thème SF de la colonisation des planètes.

Mû est une constante de la saga de Morane : ce continent mystérieux, archaïque, englouti est la marotte de ce cher Clérambart, archéologue et rêveur impénitent, voyant dans Mû une civilisation symétrique à celle de l'Atlantide.

Ce roman est passionnant, riche en rebondissements, mais sûrement démarqué du Fondation d'Asimov, somme SF (1942-1982).



Pour George Lucas.



Les Berges du Temps



Dans un monde intercalaire, une autre dimension, Morane affronte des cristaux tueurs. C'est un savant exilé au Soudan, qui a réussi à faire communiquer ce monde parallèle avec le nôtre. Des entités minérales nourrissent de sombres desseins contre l'humanité. Pour gagner le Soudan et délivrer deux militaires français, Bob et Bill font du rafting sur un affluent du Nil. Le personnage de Podolski, ethnologue et journaliste à sensation, est intéressant. Morane ramène de son périple une superbe Soudanaise qui devient mannequin. Entre le film de guerre et d’anticipation.



Gros budget à prévoir (effets spéciaux).



Les Déserts d'Amazonie



Anticipation. Sophia Paramount, « reporter de charme et de choc », enquête sur les Indiens « bravos » en Amazonie. Elle absorbe une très forte drogue du cru, se retrouve plus de deux siècles plus tard au même endroit, dans un décor à la Mad Max. Des déserts de latérite rouge ont remplacé la forêt, les affluents de l'Amazone ne sont plus que des filets d'eau boueuse, on se déplace dans des 4.4 vétustes, dont le toit est muni de capteurs solaires. Responsables : les grands éleveurs et les multinationales, fournisseurs de fast food, qui ont tout fait pour désertifier les forêts vierges, massacrer les Indiens, et ont réussi. Bob et Bill essayent de rejoindre Sophie, par les mêmes moyens. En fait, un vieux chef indien ne leur a nullement fait absorber une drogue hallucinogène locale mais un puissant soporifique avec la complicité du Colonel Craigg, de la Patrouille du Temps, du XXVème siècle. Le Colonel du futur se charge du reste, les transporte en 2200, les protège incognito de leurs agresseurs (des Indiens qui vouent une sorte de culte à une forêt artificielle, totémisée. Les hommes prendront-ils enfin conscience des dangers qui menacent la planète ? Fable écolo tout autant que roman d'aventures SF.



Ferait un bon film. L’adaptation BD pourrait servir de story board. Conviendrait à George Miller (Mad Max)…                    



Les fourmis de l'Ombre Jaune



L'Ombre Jaune a crée aux alentours de l'an 2000 un très fort champ magnétique isolant Paris du reste du monde. C'est devenu une jungle, un marécage. Bob et Bill essaient de gagner la maison de l'ORTF où ils ont rendez-vous avec le colonel Craig et les gens de la patrouille du temps (du 25ème siècle). Il devront affronter un tyrannosaure, les hommes préhistoriques du métro (où coule la Seine, peuplée d'anacondas ou assimilés), un énorme gorille et la tribu des indigènes de la Tour Eifel abolie, dont les deux derniers étages n'existent plus et dont les pieds sont inondés. Bill lancera des éléments métalliques sur les assaillants, ce qui lui vaudra cette réflexion narquoise de Bob : « Dégradation de monument historique ! » Un bon roman de science-fiction, genre pourtant périlleux et difficile. Les fourmis du titre renvoient aux Parisiens.



Après Mission To Mars, Brian de Palma pourrait s’y attaquer.





Weird tales. Récits d’épouvante





Les Crapauds de la Mort



Ballantine se fait enlever à Hambourg par l'équipage d'un bateau péruvien, le « Machu Pichu ». Morane se rend à Callao.

Dans les Andes un Roi-Crapaud d'origine extra-terrestre affirme à Bob et Bill : « D'autres crapauds viendront des étoiles... ».

Menace d'une invasion de Batraciens d'un Autre Monde !



L'empreinte du crapaud



Récit à la fois arthurien et lovecraftien. En même temps, le moyen âge des brumes, des marais et des sorcières (Aude de Machelouve) et les monstres du grand Lovecraft (mais atténués, euphémisés). Le récit passe du registre fantastique au domaine de la science-fiction. L’histoire se passe dans une vague région de la France profonde, évoquant à la fois la Sologne, le Berry, la Vendée et le Marais poitevin, avec ses brouillards de Novembre, ses paysages déchus, ses étendues d'eaux silencieuses. Le nom de la sorcière, Aude de Machelouve, évoque la forteresse ruinée de Machecoul et Gilles de Rais. Bob et Bill cherchent un mystérieux donjon au cœur d'un marécage, sont attaqués par des hommes-crapauds debout sur leurs barques…



Pour un réalisateur de films d’horreur, William Friedkin (L’exorciste), William Lustig (Maniac), David Worth (Shark Attack 3), Bong Joon-Ho (The Host), Michael Wadleigh (Wolfen), Wes Craven, George Romero, Mario Bava…



Le Masque du  Crapaud



Si j'ai beaucoup apprécié le début  avec sa séance d'hypnotisme (assez proche du spectacle de music-hall sur lequel s'ouvre Les Sept boules de cristal), en revanche la suite m'a semblé confuse et décousue, en tout cas nettement en-deçà des quarante premières pages.

A noter que l'enlèvement de Bill par des matelots péruviens se rendant à Callao, au début des Crapauds de la Mort, rappelle le kidnapping de Tournesol à la fin de ce même épisode de Tintin (personnage qu'Henri Vernes déteste car c'est le grand rival de Morane), rapt résolu dans Le Temple du Soleil.

Les deux textes de base sont d’Owen et de Lovecraft. Les Crapauds de la mort semble issu d’une relecture de Lovecraft et de Charroux, avec un titre à la Owen. Le Cauchemar d’Innsmouth et les délires de Charroux sur les incas, plus les angles non euclidiens de La Maison de la Sorcière, transposés dans des cryptes incas, des ruines souterraines précolombiennes. Innsmouth dans l’alto plano.



La Bête hors des Ages



Un titre très poétique. Un monstre inter-galactique formé de bulles sème la terreur vers Ponape (comme le Chtulhu de Lovecraft), dans une île isolée du Pacifique, où Bob et Bill ont échoué. Ils découvrent le journal de bord d'un général japonais du temps de la seconde guerre mondiale. Tous ses hommes ont mystérieusement disparu. Bob et Bill à leur tour devront affronter la Bête réveillée, mais la vaincront.



L'archipel de la terreur



Un champ magnétique ultra fort entraîne le boeing de Bill et Sophia Paramount à une demi-heure de vol de Papeete, où Morane attend son vieux complice. Il se met bien sûr à la recherche de ses meilleurs amis. L'appareil aimanté a eu le temps de lancer un message radio indiquant sa position. Le bateau, le Fulgur, le dépose à quelques miles de « l'archipel de la terreur », nom donné par les anciens marins à des îlots volcaniques périlleux. Le mât de son voilier est brisé comme par la lame d'un rasoir invisible. Morane est assailli par des crabes géants, d'énormes ballons rouges qu'il crèvera avec des épingles, des insectes-robots dont les yeux émettent  des rayons, soit paralysants, soit pire encore : destructeurs. Bill récupérera l'un de ces vilains joujoux pour se débarrasser des tourteaux gigantesques qui reviennent à l'assaut. Morane découvre que lors des orages des capteurs emmagasinent de l'énergie pour un être mystérieux : c'est un énorme être-cerveau-chou-fleur extra-terrestre qui se recharge puis attire tout ce qui passe dans son secteur. En le court-circuitant Morane et ses amis lui feront faire sa parano : le monstre-chou-fleur fuira dans les espaces intergalactiques d'où il était venu (et qu'il n'aurait jamais dû quitter). La version non illustrée, intéressante, est cent fois préférable à la version BD (due à Vance), bâclée me semble-t-il, et fort décevante. Cette histoire mériterait d'être réadaptée en BD par Coria.



Les pièges du cristal



Une histoire de secte et de cristaux extra-terrestres, des entités géométriques très méchantes qui vivent dans des mondes intermédiaires, des polyèdres pas fins du tout, à mi-chemin entre Jean Ray et le Lovecraft des Montagnes hallucinées.





Thrillers



Les Requins d'acier



Un excellent thriller des années 50. Des écumeurs des mers pillent les paquebots de ligne grâce à des sous-marins munis de ventouses qui s'accrochent subrepticement aux parois des grands navires. Ils accostent les gros bateaux, s'y agrippent, montent à bord cagoulés, pillent les passagers, repartent incognito et le tour est joué. Morane à qui l'on avait donné au dernier moment la cabine d'un milliardaire, est agressé, mais voit le visage du chef des pirates. A sa sortie de l'hôpital (aux USA) il est victime d'une nouvelle agression, s'en sort. Un agent de la CIA lui demande de travailler pour les services secrets puisqu'il peut reconnaître le chef des « Requins ». Il refuse, mais, à Singapour, il se fait enlever chez un antiquaire, et se retrouve dans une ancienne base japonaise du Pacifique (ce thème reviendra dans Bételgeuse et cie et dans La Bête hors des Ages des années plus tard), le repaire des flibustiers, dirigés par un homme d'affaires américain, qui s'est constitué un jumeau grâce à la chirurgie esthétique (le thème du sosie et du clonage, si important chez Henri Vernes) : ainsi  peut-il diriger ses affaires aux States, se forger un alibi, tandis que son double apparent pillera les mers. Mais Morane veille au grain. S'échappant du repaire, il tuera d'un coup de couteau lors d'un corps à corps sous-marin le chef (ou son double...) près de la barrière de corail. La couverture de Joubert représente ce combat décisif.



Petersen, le réalisateur du remake du Poséidon,  pourrait tourner ce scénario.



Trafic aux Caraibes (1961)



Morane surprend un homme dans le garage d'une villa qu'il loue à Port-aux-Princes. L'individu est en train de saboter sa voiture car il l'a pris pour un autre : le propriétaire de la villa, un trafiquant de la pire espèce, qui l'a fait condamner jadis injustement pour trafic. Ce forban contrôle Haïti (bars, trafics divers). En fait, ses associés l'ont tué depuis belle lurette et se font passer pour lui. Un vieux pirate, véritable réincarnation de Jean Ray, viendra en aide à Bob et Bill. Ils découvriront ensemble le pot aux roses, s'empareront de documents permettant de réparer une erreur judiciaire.



C’est plus le sujet d’un téléfilm qu’autre chose.



Echec à la Main Noire

   

Aventures en Italie contre la Mafia. Sur les canaux de Venise notamment (poursuites en hors-bord). A inspiré à Jean-Michel Charlier et à Eddy Paape un épisode de Marc Dacier.



Un scénario pour John Woo (Mission impossible 2).



L'Espion aux cent visages



Un espion vêtu d'une veste à carreaux s'empare d'une ogive à tête nucléaire, cachée dans le coffre-fort de son inventeur à Anvers.

Morane aura du mal à le retrouver car il a une multitude de complices, tous habillés à l'identique. Son imperméable (sous lequel on a aperçu un complet en tweed, à carreaux) le trahira. Un flic l'a repéré dans un bar interlope. Mais il a le temps de s'enfuir, une fois de plus. Une lutte épique s'engagera au sommet d'un bâtiment gothique, le musée de la Marine, à Anvers. L'espion sera vaincu, l'ogive n'explosera pas. Merci Bob Morane !



Pour un téléfilm.



Formule X 33

    

Le thème de l'homme invisible. Un thriller pigmenté d'une fiction à la H.G. Wells (auquel Henri Vernes est redevable à plusieurs reprises : Les monstres de l'espace (La guerre des mondes), L'ile du docteur Moreau (Le réveil du kukulhan), Les chasseurs de dinosaures (La machine à remonter le temps), etc.

Morane chez un libraire essaye de dénicher de vieilles éditions. Il est bousculé dans le noir, à la suite d'une panne d'électricité, par une torche électrique, qui se meut toute seule. Des coups de feu sont tirés. Le cambrioleur invisible est à la recherche de tous les exemplaires d'un livre de physiques dans lequel un chercheur a noté une formule redoutable à l'encre sympathique. Sur son propre exemplaire, orné d'un ex-libris. Exemplaire que Morane finit par retrouver. Des espions sont à ses trousses. Il cache le manuel parmi les ouvrages d'un bouquiniste sur les quais de la Seine, plonge dans le fleuve, mais est repêché par ses poursuivants.



Je verrais bien Sam Raimi (Spiderman III) s’occuper de ce genre de scénario.



La rivière de perles (1963)



A Chinatown, le quartier chinois de San Francisco, Morane et Bill se font appâter par un Asiatique qui les conduit chez un antiquaire possédant, paraît-il, des vases Ming authentiques. L'affaire est conclue, on leur offre du thé... drogué au somnifère.

Morane se réveille dans l'arrière-boutique d'une joaillerie que l'on vient de cambrioler, - cambriolage dont on veut lui faire endosser la responsabilité. Il réussit à s'échapper en passant par les toits (une vieille habitude), mais Bill est arrêté, mis en prison. Une jeune fille, voulant devenir journaliste et cherchant un scoop, propose d'aider le Français. Comme on a glissé dans la poche de Morane une rivière de perles bleues (pour prouver sa culpabilité, au cas où il aurait été pris) il tente de la négocier pour retrouver la piste des malfrats. Une série de démêlées le conduira  dans une boîte de jeux, où la rivière de perles lui servira d'arme. Il confondra les bandits dont le chef est un vieil antiquaire chinois, et sortira Ballantine de sa cellule.



Sujet d’un téléfilm.



Mission pour Thulé



Morane se fait voler son portefeuille dans un bled désertique de l'Arizona. Il se voit contraint de demander du travail à un gros propriétaire local, un industriel qui fabrique des selles, en attendant qu'on lui envoie de l'argent. Justement on cherche un aviateur pour piloter un avion transportant des marchandises, à San Francisco.

Là-bas, une autre mission l'attend : transporter du matériel sportif destiné à des Américains qui occupent une base ultrasecrète au Groenland. Orgonetz (dont c'est la première apparition) essaie de le dissuader d'accepter cette mission, mais ne le convainc pas. Des chasseurs interceptent son avion. Son copilote est tué : c'était un agent du FBI qui lui apprend, mourant, que l'avion transporte une boîte ultrasecrète, contenant une ogive nucléaire. Morane découvrira que le riche industriel de l'Arizona est un espion à la solde d'une puissance étrangère.



L'homme aux dents d'or et La Cité des sables

  

C'est à Londres que redémarrent des redoutables combats qui opposent Morane à un dangereux espion international, gastéropode humain aux dents aurifiées, « mollusque anthropomorphe » pour reprendre une expression de Balzac, mais véritable génie du mal. - Mélange de Goriot et de Vautrin  face à un baroudeur !

   

On retrouve Orgonetz dans La cité des sables, où il tente d'aider un usurpateur à prendre le pouvoir, dans un émirat arabe



Terreur à la Manicouagan

     

Roman Orgonetz tente de faire sauter un barrage au Canada mais Bob Morane lui fait barrage...



Téléfilm…



Mission à Orly



Histoire d'espionnage. Morane et Bill sauvent la paix en Amérique latine.



Simple téléfilm…



Des loups  sur la piste

  

Dans le grand nord canadien Morane délivre une petite jeune fille qui avait été kidnappée et enfermée par ses ravisseurs dans une cabane en Alaska, au milieu des vents, du froid, des neiges et des loups.



Sujet de téléfilm.



El Matador



Le "Smog", organisation terroriste, charge un tueur professionnel d'éliminer Morane et Ballantine dans un délai de quinze jours. L'appartement de Bob est piégé. Ballantine se retrouve à l'hosto. Morane échappe plusieurs fois à la mort, déjouant les plans de son adversaire inconnu, les devançant. Il devine par exemple qu'un tireur invisible l'attend à la sortie d'un restaurant, caché au deuxième étage d'un immeuble en construction. En fait, le « Smog » essaie de se débarrasser d'un "tueur" qui en sait beaucoup trop sur cette organisation terroriste. Cet assassin n’est pas unique : il s’agit de trois personnes différentes (ils sont trois à se relayer). Mais le vrai "Matador" reste tapi dans l'ombre...



Trop indigent pour un long métrage. A la rigueur, un téléfilm.



Poison blanc (1972)



Morane enquête dans le Midi (région de Baniuls, vers Perpignan) sur un trafic d'héroïne, car l'un de ses amis, un restaurateur a été menacé par un dealer : l'hôtelier empêchait une fourmi de trafiquer dans son établissement. Si le récit est bien mené comme d'habitude, en revanche l'enquête policière m'a semblé trop légère, trop facile : le lecteur trouve tout de suite le nom du mystérieux assassin, un policier ripou, l'adjoint de la police locale, qui n'est jamais là quand il faut et auquel son chef communique par téléphone toutes sortes de renseignements indispensables... La mort d'un des trafiquants est particulièrement pénible (et mal venue dans un roman pour enfants) : il subit plusieurs chutes et son tortionnaire se sert d'une grue pour le faire tomber et le casser en mille morceaux. Mais peut-être ne s'agit-il pas d'un récit pour les enfants?



Allez, Luc Besson pourrait s’en charger…



Le sentier de la guerre



Un psychopathe, dont la femme et les enfants ont été assassinés, se prend pour un Indien et décide de trucider des Blancs pour se venger. Un enfant hâbleur, dans une forêt près de Bruxelles, est témoin d'un de ses crimes rituels (il scalpe ses victimes). « L'Indien » se lance à sa poursuite. Mais Morane le recueille sur le bord de la route. L'indien dégonfle un pneu de la Jag. Morane s'aperçoit de la manoeuvre. Il ramène l'enfant chez lui, rencontre sa sœur qui lui sert de mère, va le chercher à la sortie de l'école le lendemain, devançant de peu l'Indien qui les suit à la trace. Le meurtrier enlève la grande sœur. Morane arrivera à circonscrire le faux Peau-Rouge, ancien homme d'affaires devenu psychotique.



Pour Brian de Palma, ou pour Jonathan Demme (Le silence des agneaux) ou pour David Fincher (Seven).



L'Exterminateur (1989)

     

Inspiré ou démarqué du film Robocop. Cyber-robot, un tueur professionnel mi-humain, mi-cyber (avec un bras métallique articulé) commet des méfaits. Le Smog et Monsieur Ming lui-même veulent se l'approprier pour le fabriquer en série, mais un gorille géant, évadé d'un zoo américain, viendra à bout du super-killer, et Monsieur Ming en hélicoptère ne récupérera qu'un cadavre-carcasse métallique.





Thrillers exotiques et chinoiseries



L'Empereur de Macao

     

A Hong-Kong Morane vient en aide à un Britannique molesté par des Chinois. C'est un agent secret appartenant aux services de Scotland Yard. Hospitalisé, il demande à Morane de poursuivre l'enquête à sa place, identifier le mystérieux « empereur de Macao », chef de la pègre locale, qui se livre à toutes sortes de trafics et au grand banditisme dans tout l'archipel, le sud-ouest asiatique.

Après s'être rétracté Morane se rend dans l'ancienne enclave portugaise (de Macao), fréquente un casino puis une boutique d'antiquités qui auraient des accointances avec le mystérieux Monsieur Wan, dit « l'Empereur ». Passager clandestin sur une jonque aux voiles comme des ailes de chauve-souris, il se fait repérer, attacher au mât du rafiot, asperger d'eau de mer pour que le sel s'infiltre dans ses blessures et le fasse souffrir (supplice typiquement chinois...). Les oiseaux de proie et les hirondelles s'apprêtent à le dévorer mais un orage opportun les fait fuir.

Morane se libère de ses liens, gagne une petite île au milieu d'un archipel (base secrète de l'empereur anonyme), rencontre une lépreuse qui lui donne des renseignements à propos du chef énigmatique qu'elle traite bizarrement de « petit dragon », ce qui met la puce à l'oreille du Français.

Il « emprunte » un avion appartenant à ses ennemis, fait échouer une tentative de piraterie sur un navire, et finit par identifier le maître des brigands asiatiques : c'est un mendiant lépreux, nommé « Lung », ce qui signifie « dragon » en chinois.



Je verrais bien John Woo s’emparer d’un tel sujet. Mais Liu Jie, le réalisateur du Dernier voyage du juge Feng pourrait aussi s’en charger. Il saurait rendre l’ambiance mystérieuse qui émane de ce récit.



Le masque de jade



Morane sur les traces du « masque de jade », redouté chef de brigands, dans un Tibet mystérieux d'avant la colonisation chinoise. Ayant échappé aux griffes d'un antiquaire et de sa bande, tous comparses du « masque », il gagne les Montagnes de sang, où se trouve une ville interdite, sorte de Tombouctou asiatique.

Morane : René Caillé de l'Asie ?

Il se débarrassera de bandits qui le traquent en balançant sur leur campement une gigantesque statue de bouddha.



Ferait un bon téléfilm.



Le club des longs couteaux (1962)

    

Morane sauve de la noyade et des dents d'un requin un jeune garçon Sud Américain, qui avait plongé pour récupérer une piécette qu'un gros asiatique avait lancé à l'eau, tout à fait conscient des risques que courait l'enfant. Une fois sur le pont Morane casse la figure au Chinois. Mais il s'avère que c'est un personnage important, le chef d'une triade de San Francisco, une des sociétés secrètes de Chinatown, et les ennuis vont commencer pour Morane, car ce personnage est des plus vindicatifs.



Sujet d’un téléfilm. Poursuites incessantes, donc un film pour Paul Greengrass (La vengeance dans la peau).



Les joyaux du Maharadjah



Sur un paquebot on tente de se débarrasser de Morane avec un cobra géant. Il découvrira que le maharadjah d'un petit royaume perdu est de mèche avec ceux qui voudraient lui voler ses pierres précieuses.

Ce thème de la complicité du pouvoir et du contre-pouvoir sera de nouveau exploité dans Piège au Zacadalgo.



Sujet d’un simple téléfilm.



Un parfum d'Ylang-ylang

  

Histoire d'espionnage à Hong-Kong. L'un des chefs de la mafia locale, une albinos surnommée « la bête blanche » est assassinée par Orgonetz et le Smog. Morane délivre la fille d'un autre truand local. Les quarante clients d'un hôtel de luxe sont enlevés car on soupçonne parmi eux la présence d'un espion répondant aux initiales de M.D.O. (même scénario quelques années plus tard dans L'œil du samouraï). Morane, prisonnier du Smog, affronte en combat singulier Miss Ylang-ylang qui le défait, mais on sent qu'il n’a pas voulu la vaincre. Il lui dévoile le nom de l'espion qu'elle recherche. Elle lui laisse une arme pour qu'il puisse s'échapper  car elle est un peu amoureuse du commandant. La suite de l'histoire s'intitule Alias M.D.O.



L'œil du Samourai

   

Venu en touriste au Japon pour escalader le Fuji Yama,  Morane casse la figure à un Nippon qui maltraitait une soubrette, puis on lui sert du thé drogué (la servante reconnaissante lui conseille d'éviter d'en boire), ce qui ne l'empêche pas se faire matraquer dans le hall. Il se retrouve enfermé avec une trentaine de clients de l'hôtel : les Japonais soupçonnent dans leurs rangs la présence d'un espion américain, possesseur d'un microfilm compromettant pour une secte de samouraïs voulant faire revivre les splendeurs du Japon de jadis...On les soumet à l'épreuve du sérum de vérité. L'espion américain confie à Morane où il a caché le microfilm : sous le tapis de sa chambre d'hôtel.

Après maintes péripéties, Morane se débarrassera de ses adversaires en cassant un œil  gigantesque, en verre, dans un temple (faisant référence à un samouraï borgne, légendaire) et les guerriers, humiliés, se feront tous hara-kiri...seppuku...



Rob Marshall (Mémoires d’une geisha), je le verrais bien derrière la caméra.



Le roi des Archipels



Bob et Bill s'ennuyant en Asie, montent à bord d'un bateau sans en connaître la destination, pour courir l'Aventure. Le capitaine cingle vers les Archipels (= Timor), au large de l'Australie, vers une île contrôlée par le gouvernement communiste de Pékin.

Une Métisse, mi-Chinoise, mi-Malaise, les prend en grippe. Ils découvrent que le rafiot transporte des armes et ils sont mis à fond de cale. Bill intuitivement soupçonne la nourriture qu'on leur sert, d'être empoisonnée et la balance par terre. Ils s'échappent et s'aperçoivent que tout l'équipage est mort empoisonné. Ils gagnent la rive où des Dayaks coupent la tête du capitaine (qui lui aussi avait fui son navire).

Ils s'emparent d’un avion, se posent sur une plage. La police les intercepte. La presse locale (pro Pékin) les fait passer pour de dangereux terroristes à la solde des capitalistes. Avant le procès, un médecin leur administre un puissant sédatif, leur faisant croire qu'il s'agit de caféine pour les stimuler : lors d’un simulacre de procès, les voilà incapables de se défendre, ils se font condamner à mort.

Mais l'officier chargé de leur exécution, leur dit que les balles seront chargées à blanc et qu'il faudra qu'ils s'écroulent, fassent semblant d'être morts pour donner le change (Après un simulacre de procès un simulacre d'exécution). C'est une blonde espionne australienne (d'origine allemande et se faisant passer pour une journaliste) qui a contribué à les sauver. Elle soupçonne le bateau qui les avait pris à son bord de transporter une cargaison d'opium pour enrichir le roitelet du coin.

Morane arrivera à lancer des grenades sur le yacht du petit roi des Archipels qui a intercepté la cargaison. L'op sera détruit. Le vieux roi déchu tuera son neveu l'usurpateur et sera rétabli.



Un spécialiste des affaires judiciaires pourrait se charger de la réalisation ! Raymond Depardon par exemple, dont on n’a pas oublié l’extraordinaire Dixième chambre.



La panthère des hauts plateaux



Un bon récit sur la guerre de l'opium (le triangle d'or), les Vietcongs et un Russe sympa, sosie de Ballantine, aussi « relou » que l'Ecossais ! La « panthère » en question est « chef » de bande, elle mène une guérilla en Asie... Cependant la fin avec l'homme-escargot aux dents d'or m'a semblé un peu convenue.



Guy Carlier pourrait incarner l’homme-escargot !



Yang = Yin



Malgré un titre alléchant, c'est un récit décevant et manichéen. Une fois de plus, Morane se retrouve confronté aux partisans de la vieille Chine, secte réactionnaire, qui sévit au cœur du quartier chinois de San Francisco sous divers noms, le Mal se faisant passer pour le Bien. Un message crypté, laissé sur un vase très ancien par un antiquaire de Chinatown, mettra Morane sur la piste des imposteurs…





Voyages dans le temps



Les chasseurs de dinosaures



L'un des récits préférés de l'auteur. Pour retrouver Franck Reeves, son ami milliardaire qui a disparu depuis un mois en compagnie de chasseurs invétérés, et dont les winchesters n'ont pas été retrouvées, Morane utilise par mégarde une machine à remonter le temps (qui stationnait dans un garage, avec un homme mourant à l'intérieur). Il rejoint une partie de chasse organisée en pleine ère secondaire. Un tyrannosaure fait des siennes. Morane franchit marais et jungles pour retrouver Frank Reeves.  Des catastrophes naturelles rendent inutilisables la machine extraordinaire et impossible le retour au XXème... La Patrouille du Temps (des gens du XXVème siècle de notre ère) les tirera de ce  faux pas, mais, paradoxe temporel, les ramènera à Paris un premier juin, c'est-à-dire trop tôt : ils vont à nouveau rencontrer Carlotta, l'épouse de Frank Reeves, qui va leur signaler la disparition de son mari,  - et tout sera donc à recommencer ?....



C’est pour Spielberg, qui a déjà adapté Crichton (Jurassic Park) !



SSS



On prend les engins de la Patrouille du Temps (officiant depuis le XXVème siècle) pour des soucoupes volantes.

Première apparition d'une figure majeure de la saga : Miss Sophia Paramount, « reporter de charme et de choc », dont la chevelure cuivrée en fait l'alter ego féminin de Ballantine, et les talents en karaté un second Morane. Des alliés de taille.





Rendez-vous à Nulle Part



Xhatan a ourdi un piège pour capturer Bob et Bill. Sophia Paramount (qu'il a fait prisonnière) leur envoie une carte postale des Etats-Unis du siècle dernier (le cachet de la poste faisant foi...). Les deux aventuriers se rendent en Louisiane, font un tour de manège éprouvant et se retrouvent vers 1870 dans une Nouvelle-Orléans contrôlée par Xhatan.... En fait, ce mégalomane, nouveau Méphistophélès (dont il a le look, la barbichette satanique, le patronyme), ne contrôle pas du tout le passé. Maître de la lumière, mais pas du passé. Il a illusionné Bob et Bill, les a transférés dans un coin d'Amazonie isolé, où il a  fait reconstituer la Nouvelle-Orléans du XIXème siècle, avec des gens en costumes. Les deux compères et leur amie, la jolie journaliste anglaise, s'échapperont après avoir tout détruit (comme d'hab !). Il s’agit donc d’un faux voyage dans le temps.



Les bulles de l'Ombre Jaune



Sur une planète lointaine, Ming découvre une entité extra-terrestre sous la forme d'une vapeur, le « Strong », qui décuple ses pouvoirs. Par esprit de vengeance il décide d'expédier dans le temps son ennemi Morane, dans un New York post-nucléaire (XXIIème siècle) : Manhattan est devenu une vraie jungle, peuplée de robots criminels. Des hippies adorent une rose, où le Strong délaissant Ming subitement, se réfugiera.

La suite de cet épisode s'intitule Une Rose pour l'Ombre Jaune.



Une rose pour l'Ombre jaune (1970)

 

En 1317, en Avignon, une jeune aristocrate demande à son soupirant de lui trouver une fleur qui ne se fanerait jamais. Le chevalier va consulter un magicien dans les bas-fonds de la principauté : en fait il s'agit d'un extra-terrestre banni de son étoile, qui s'est installé comme enchanteur et profite de la crédulité de ses contemporains. Grâce à son écran spatio-temporel il repère une rose immortelle en l'an 3000, à New-York (dévastée par une guerre atomique), adorée par des mystiques et habitée (squattée ?!) par la Vapeur Rose, une entité extra-terrestre également nommée le « Strength » (prototype inavoué de la « Force » de Starwars ? « May the Force be with you »). Monsieur Mings'y est intéressé précédemment (voir Les Bulles de l'Ombre jaune) car elle permet de décupler ses forces et son pouvoir.

Morane se retrouve mêlé à l'affaire bien qu'il ne veuille plus collaborer avec le colonel Craigh et la Patrouille du Temps. Sophia Paramount les a devancés au XIVème siècle en Avignon, et l'Ombre jaune l'a fait prisonnière... Tout rentrera dans l'ordre. La Vapeur Rose, captive, s'échappera de la Rose superlative, cueillie par Monsieur Ming et envahira des troupes errantes de pastoureaux qui se massacreront dans la plaine, aux environs de la cité des Papes. Morane comme dans La Lettre volée d'Edgar Poe, rapportera la rose là où l'extra-terrestre banni l'avait repérée : en l'an 3000 à      « Nouiork ».



Le satellite de l'Ombre Jaune



Voulant détruire le satellite que Monsieur Ming a placé autour de la terre, Morane à cause d'un champ de forces magnétiques extrêmement important, est projeté en l'an 10 000, et découvre Tania Orloff coincée dans un château médiéval placé sous verre ou dans une bulle comme sous un globe. Il réussira à anéantir ce futur. Mais qu'est devenue la gentille nièce de l'Ombre Jaune ? Attend-elle Morane quelque part ? (encore une histoire insoluble de paradoxe spatio-temporel).



Les captifs de l'Ombre Jaune



Ming traversant le temps fait prisonnier tour à tour Jean Molay, le patriarche des Templiers (la veille de son arrestation par Philippe le Bel), l'alchimiste parisien Nicolas Flamel, et le vieux Napoléon à Sainte-Hélène, pour leur voler leurs pouvoirs, leurs richesses.

La tête des Anglais quand ils voient tous ces parachutistes qui viennent envahir leur île, avec le sous-marin de Ming dont le kiosque apparaît au large de Sainte-Hélène...



Pour Antoine de Caunes. Il pourra réutiliser les décors de Monsieur N…



Le soleil de l'Ombre jaune

   

Titre paradoxal, donc poétique. Aventures spatio-temporelles de Bill et Morane, qui se retrouvent au XIIème siècle, au temps des Croisades, dans l'Egypte montagneuse du Vieux de la Montagne, dans son oasis, gardés par ses tueurs haschichins (déjà vus sous l'aspect des Amoks dans L'héritage de l'Ombre jaune), puis lors de la destruction nucléaire (par l'Ombre jaunâtre) des cités bibliques Sodome et Gomorrhe, maudites par Jéhovah.



Richard Donner s’était assez bien sorti de l’adaptation des Prisonniers du Temps, un grand roman de M. Crichton. On pourrait donc lui en confier la réalisation.



Les 1001 vies de l'Ombre jaune (1995)

   

Un antiquaire londonien tombe sur de vieux documents qui ne semblent pas apocryphes et concernent Monsieur Ming, mêlé à des événements historiques des siècles précédents... On l'aurait vu dans la calèche de Robespierre, il aurait été le comte de Saint-Germain, se grimant le visage, coiffé d'une perruque, avec des lentilles pour cacher ses yeux d'ambre...

La veille d'Austerlitz, il aurait conseillé à Napoléon une stratégie efficace pour vaincre les troupes autrichiennes....

Les agents spatio-temporels du colonel Craigh repèrent sa présence de Ming en 1888 à Londres au British Museum où il aurait déposé une cassette vidéo relatant ses exploits à base d'images virtuelles) : ultime mystification ?

Morane et Miss Paramount sont dépêchés en 1888 : le cocher de leur fiacre est un androide, le cheval un hippoïde... Le commandant piste Ming dans le quartier sordide de White Chappell (mais on n'a pas droit à Jack the Ripper !). Morane se fait coincer dans une fumerie d'opium (sortie tout droit d'un Sherlock Holmes), retrouve l'antiquaire, qui avait disparu, s'échappe... Mais la Time Patrol affirme avoir repéré la présence réelle de Ming le 2 Décembre 1805...



C’est encore pour Richard Donner.



L'Ombre jaune fait trembler la terre

    

Où l'on apprend que c'est l'Ombre jaune le responsable du tremblement de terre de San Francisco en 1906 (in le « Cycle du temps », aventures spatio-temporelles de Monsieur Ming).



La guerre du Pacifique n'aura pas lieu



En Auvergne Morane va faire laver sa Jaguar dans un car wash et se retrouve en 1936 à Shanghai pendant la guerre sino-japonaise. Une Américaine qu'il emmènera au XXXVème siècle (via Craig et la Patrouille du Temps, qui les ont manipulés) tombera amoureuse de l'aventurier.

En 1977, elle reviendra, toute vieille, le voir dans son monastère de Dordogne pour mourir dans ses bras. Il l'enterrera dans le jardin de son abbaye désaffectée.

A cause de la Patrouille du Temps, Bob et Bill deviendront des personnages virtuels, chargés de tuer le Japonais qui est à l'origine de la guerre du Pacifique, mais on leur apprendra qu'ils n'auraient fait qu'envenimer les choses. Si en 1936 ce Japonais avait été tué, les Nippons auraient déclaré la guerre aux States par anticipation, envahi San Francisco et Los Angeles, fait des milliers de morts, et n'auraient pu empêcher la destruction d’Hiroshima à la date fatidique d'août 45.

A cause de Craig également, « Soso » assistera impuissante, malgré elle, au bombardement de Pearl Harbour en 1942.



Scénario à confier au réalisateur du Jour d’après, Roland Emmerich.





Lutte anti-terroristes, anti-trafiquants d’armes, anti-dealers…



Tempête sur les Andes (1958)



Des bombes au phosphore sont lâchées sur Lima. La vie du président péruvien et celle de ses concitoyens sont en jeu. Bob et Bill tentent de  remonter la filière des terroristes mais aboutissent dans une impasse : au lieu du chef présumé ils tombent sur un magnétophone dans une villa donnant des ordres à des hommes de paille. Morane et Bill décident d'aller faire un tour dans la Cordillère à la recherche d'une  mystérieuse vallée, dite du Lac bleu, d'où partiraient les raids aériens meurtriers. Ils découvrent la vallée au-delà d'un champ de séracs. Morane se fait prendre par les sentinelles, est conduit devant leur chef, un tout petit homme mégalomane (le thème du nanisme lié au gigantisme de la nature - les Andes - se retrouvera dans Ceux-des-roches-qui-parlent dont l'action se situe également dans ces montagnes d'Amérique su Sud). Les missiles que ce fou arriviste comptait envoyer sur la capitale avaient été installés en profondeur sous l'eau, dans le lac. Muni d'un scaphandre autonome Morane arrivera à les désarmorcer au dernier moment. Reconnaissant, le président péruvien lui donnera la vallée du lac bleu (où il se rendra souvent par la suite pour se ressourcer).



Les démons des cataractes



Une secte de guerriers-léopards terrorise les Noirs en Centre Afrique. Morane en viendra à bout avec l'aide des pygmées. Il débarrassera aussi la région d'un Blanc sans scrupule qui n'avait pas hésité à assassiner son propre frère pour toucher un héritage. Mais le frère n'est pas mort et  il rentrera dans ses droits.



La fleur du sommeil



Histoire de pavot et d'opium. Morane part en Iran éradiquer des champs de pavot que contrôle Orgonetz.



Les Dents du Tigre

Première et deuxième parties : Les cavernes d’acier, La Terreur Verte



Des hommes des neiges, plus préhistoriques qu’abominables (corps poilu et visage glabre) aident Ballantine et Clérambard  à délivrer Morane et Reeves, prisonniers des cavernes d’acier du sinistre clown de Pékin (dirigeant chinois mégalo, qui, de son abri, (des cavernes souterraines magnifiquement aménagées sous l’Himalaya tibétain), veut déstabiliser le monde pour mieux le conquérir, en envoyant des missiles sur les grandes capitales à l’époque de la Guerre Froide.



Jean-Jacques Annaud (La Guerre du feu) pourrait se charger de la première partie…



L'ennemi masqué

   

L'action se passe dans la Sierra Nevada en Colombie du Nord, comme La vallée des mille soleils. Bob et Bill assistent à l'incendie d'une hacienda par des hommes masqués, des cagoulards, qui veulent faire déguerpir les exploitants (de café et de bananes) pour s'approprier leurs terrains, situés sur d'anciennes mines d'émeraudes, appartenant jadis aux Indiens. Le chef de ces cagoulards est un propriétaire terrien des environs.



Le scénario est trop mince pour un long métrage. Un téléfilm s’impose.



Piège au Zacadalgo (1972)



Bob est appelé à la rescousse par le fils d'un ancien ami : celui-ci organise une guérilla contre un dictateur local, dans une sorte de Mexique ou d' Etat d'Amérique latine mal défini. En fait, le révolutionnaire est le complice du despote, et seul l'argent l'intéresse. Il n'hésitera pas à se débarrasser de ses plus fidèles compagnons, après avoir organisé un faux attentat contre son complice, le tyran. Morane finira par s'en apercevoir. Bill et Bob se retrouveront enterrés vivants dans une tombe mexicaine, dans un village perdu. Ils arriveront à soulever la dalle et à arrêter les traîtres...



Simple téléfilm.



Dans le triangle des Bermudes



Grâce au canon Porter, une arme redoutable, les gens du Smog, l'organisation terroriste commandée par Miss Ylang-Ylang (secondée par l'ineffable Roman Orgonetz, la limace aux dents d'or) ont fait disparaître plus de cinq cents personnes dans le triangle du diable, au large des Bahamas. Bob,  Bill et une journaliste feront couler le super canon et les gens du Smog repartiront bredouille.



Les contrebandiers de l'atome



Au cœur du Brésil, des camions  et des avions transportent des produits nucléaires : le Smog  et Miss Ylang-Ylang sont au parfum...



Trafic à Paloma



Dans un petit pays imaginaire d'Amérique centrale, Morane est confronté à une redoutable aventurière, trafiquant d'armes, nommée Fausta, sévissant sur un vieux cargo. Couverture sexy de Sanahujas.



Snake (1980)



Un flic belge raciste se fait mordre par le collier-serpent d'une Haïtienne, Benedicité Snake, lors d'un contrôle nocturne dans un quartier désert de Bruxelles, Chaussée d'Anvers. Un herpétologiste, un jeune médecin au nom prédestiné (« Van Herpe »), surnommé « Blacky », dit à Morane qu'il soupçonne un secte d'adorateurs des serpents (nouvelle religion  para satanique ?) de semer la terreur dans la capitale belge.

Le toubib se fait assommer, tombe dans le coma. Morane enquête au marché aux Puces : un drôle de quidam, marchand de timbres, attire son attention : il porte des gants de filoselle qui lui cachent les mains. Snake vient lui parler. Morane aborde la jeune fille et lui parle en créole, mais les deux complices se méfient du Français.

Hixe, le marchand de timbres, vit dans une pièce décorée de gravures représentant des serpents. Il a des mains « comme celles des serpents » pour reprendre l'expression du romancier feuilletoniste Ponson du Terrail, qui ne devait pas se relire souvent.

Bob et Bill explorent l’appartement d’Hixe, se font attaquer par un serpent venimeux. Ils contactent Clérambart pour qu'il leur fasse parvenir un sérum anti-venimeux concocté par des Indiens d'Amérique du Sud.

Les deux compères se rendent dans la vieille bicoque où Snake avait disparu. Ils découvrent sous des gravats un passage menant à des souterrains bruxellois, dont cette ville est truffée. Ils tombent sur une secte d'adorateurs du serpent d'airain, se font surprendre, attacher et mordre par un serpent des plus dangereux, dont la morsure en principe ne pardonne pas.

Ils simulent la mort (protégés par leur contrepoison), arrivent à s'échapper, sont poursuivis, écrasent les sectaires avec des rochers. Mais Hixe et Snake ont disparu dans la nature, ce qui laisse supposer qu'Henri Vernes avait l'intention d'écrire une suite qui n'est pas venue. La version BD est également excellente.



Mais ce n’est que le sujet d’un téléfilm.



Le président ne mourra pas

Orgonetz veut tuer le président des Etats-Unis, mais Morane jaillit sur sa route...



Thriller politique qui conviendrait au réalisateur de La Sentinelle, Clark Johnson…



Les damnés de l'or

   

En Colombie, Morane s’infiltre dans une bande de chercheurs d'or qui exploitent et réduisent en esclavage de pauvres Sud Américains. Il démantèle totalement cette organisation, supervisée par une femme.



Panne sèche à Sérado



Une panne d'essence oblige Bob et Bill à atterrir sur une petite île des Antilles, d'où ils ne peuvent repartir car le pouvoir y est exercé par un dictateur qui passe pour fou (après avoir été un très bon administrateur).

Après maintes péripéties et avec l'aide de la fille du tyran, ils découvriront le pot aux roses : le soi-disant despote est mort depuis longtemps. C'est un fantoche, un mannequin de paille que l'on exhibe assis à son bureau, et dont on aperçoit la silhouette de loin par la fenêtre de sa forteresse, sur un rocher à l'écart. Le pouvoir est aux mains du chef de l'armée, un fasciste. Morane rétablira la situation et la démocratie.



Clark Johnson, le réalisateur de The Sentinel (avec Michael Douglas) pourrait encore s’en charger.



Rendez-vous à Maripasoula



En Guyane, un hélicoptère furtif est récupéré par des guérilleros, dont la base est un village à la frontière du Surinam, Maripasoula, une plaque tournante du Cartel de Meddelin, par où passe la cocaïne. Bob et Bill sont envoyés par le magazine Reflets pour enquêter sur cette disparition.



Ferait un téléfilm honnête.



Santeria Drums (1998)



Morane se retrouve à Cuba. Là un chauffeur de taxi superstitieux lui apprend que Bill court un grand danger. La « santeria » est le vaudou local mais plus dangereux que la version haïtienne, car moins touristique. Une fois de plus c'est Orgonetz qui tient les rênes de l'affaire, mais il est devenu impotent, se déplace en fauteuil roulant. Morane se réfugie dans un marais où il échappe à un crocodile. Le combat contre le monstre est une page d'anthologie, épique. Orgonetz a pour projet de tuer tous les chefs d'Etat au congrès de Genève. La suite est annoncée sous le titre « Demonia Maxima » qui semble -heureusement- démarqué du « Cloaca Maxima », le système d’égout de Tarquin l'Ancien, et du « leader maximo » cubain ! Un excellent récit.



Demonia Maxima (1998)



Récit très réussi. Demonia Maxima, c'est la suite de Santeria Drums. Orgonetz, bien que paraplégique, est toujours aussi virulent : il profite de la réunion de tous les chefs d'Etat à Genève (au sein de l'ONU pour discuter des problèmes de croissance) pour déclencher une fulgurante épidémie de peste mutante, la « demonia maxima », variante de la peste pulmonaire, du nom du professeur Maximin qui a isolé le virus, l'ayant repéré sur ces diables de Tasmanie (d'où « demonia »), animal sain, hôte du virus.

Lopez, de la délégation cubaine, un des sbires ou suppôt d'Orgonetz, a répandu ce virus sans antidote dans la ventilation du Palais des Congrès (on pense à la maladie du légionnaire) en dépit des précautions de Morane, qui avait repéré l'intrusion de ce Lopez, avait demandé son arrestation. Mais le héros a été contré par les services de sécurité, qui l’ont empêché de faire son boulot. Le président russe est au plus mal, on craint pour sa vie, d'autres chefs d'Etat sont également atteints.

Morane se rend en Tasmanie pour capturer un « diable », un de ces animaux sauvages. Mais les obstacles se dresseront sur sa route (pilote blessé, chasse difficile, chute dans un ravin, faux militaires). Il finira par ramener in extremis un rejeton d'un des diables porteurs du virus, et, si le président russe ne sera pas sauvé, les autres s'en sortiront.

Résumé plus rapide :

Orgonetz, devenu paralytique, veut tuer des membres de l'ONU réunis à Genève, avec un virus dont il existe un seul antidote : le sang du loup de Tasmanie, animal très rare, en voie d'extinction. Morane ira en Australie chercher une de ces bestioles.



Après 28 jours plus tard, Danny Boyle pourrait s’attaquer à un tel sujet.



Le dernier Mansaï



Morane démantèle un réseau international de « poachers », des braconniers, exterminateurs plus que chasseurs, s’en prenant à toutes sortes d’espèces protégées, notamment aux éléphants du Kenya pour l’ivoire. Leur chef périra piétiner par un pachyderme. Qui se  sert du glaive, périra par le glaive, disait Saint Jean…



Simple téléfilm…



Chasses au trésor



La galère engloutie



Chronologiquement, la seconde histoire de Bob Morane. Franck Reeves, le milliardaire américain, ami de Bob Morane, au cours d'une chasse au trésor antique en Méditerranée, rencontrera le double ou la réincarnation d'une princesse égyptienne de la plus haute Antiquité. Il trouvera aussi un trésor englouti. La princesse deviendra son épouse. Ils vivront à Miami. On songe à la nouvelle fantastique de Théophile Gautier, Arria Marcella, sur une Pompéienne de l'époque de Titus et de l'éruption du Vésuve, amoureuse d'un voyageur français du XIXème siècle.



James Cameron, le réalisateur d’Abyss, pourrait s’en charger.



L’héritage du Flibustier



Au cours d’une course au trésor dans la mer Antilles, Morane double une bande de malfaiteurs contrôlant tyranniquement un territoire des Caraïbes.



Téléfilm envisageable.



La vallée des mille soleils (1960)



Morane et ses amis se rendent en Colombie pour percer le secret d'Indiens, « Maîtres du venin », spécialisés dans les morsures de serpents. La région étant infestée de bandits, le Français part en éclaireur, se fait intercepter par des « bandidos » commandés par « el Mozuelo » (le « bon à rien »), chef redoutable.

Il leur échappe en plongeant dans une rivière et aboutit dans une vallée perdue, ancienne nécropole précolombienne : les momies, dans des niches, portent en pendentif un petit soleil en or, mais un vieux gardien du sanctuaire, vêtu de plumes d'oiseaux rouges, décoche des flèches enduites d'un curare gluant... Morane lui échappe mais suite à un éboulement il se retrouve enfermé dans une grotte emplie de trésors, d'où il aura beaucoup de mal à s'enfuir, en cassant un hublot de quartz très épais, en le chauffant puis en le mouillant. Il rejoint ses amis, prisonniers des bandits, mais sont repris. La bande d'el Mozuelo est elle-même interceptée par les troupes d'un général (« aspirant dictateur ») qui a déclenché une guerre civile dans la région. Morane est obligé de leur dévoiler son secret de la vallée perdue. Mais à la faveur de la nuit les prisonniers s'échappent (Clérambart feint une crise cardiaque, Ballantine assomme les gardiens), s'emparent d'une embarcation, sont rejoints par une vedette, tirent dans le projecteur, échappent une nouvelle fois à leurs poursuivants, sont recueillis à bord d'un yacht par un milliardaire, un nommé Baxter, à l'air narquois.

Ils lui racontent leur histoire, il met à leur disposition sa jeep pour retrouver en leur compagnie la fameuse vallée perdue, dite des « mille soleils ». Les bandits les ont précédés mais leurs hommes de main ont été empoisonnés par les flèches du vieux gardien du seuil et les deux chefs, el Mozuzelo et le général, se sont entretués. Mais le milliardaire veut à son tour éliminer Morane, Ballantine et Clérambart : ce n'est pas un vrai milliardaire, c'est le secrétaire de Baxter. Il périra victime de sa cupidité (flèche empoisonnée). La région redeviendra paisible, les troupes gouvernementales reprendront le pouvoir, Morane pourra reprendre sa mission (trouver l'antidote au venin).



Ça, c’est encore pour Mel Gibson, s’il lui reste encore un peu de curare, au fond de sa sarbacane (Apocalypto).



Le temple des crocodiles (1961)



Un guide lépreux conduit Morane et ses compagnons dans le désert mythique de la Thébaïde (autrefois peuplé d'anachorètes...). Leur but : un temple consacré aux dieux crocodiles de l'ancienne Egypte. Une mystérieuse secte, les Frères d'Osiris, leur cherche des noises. Ils trouveront plein de momies de sauriens et d'autres animaux. Les bijoux qu'ils dénicheront permettront de faire soigner le guide lépreux en Suède.  



Un sujet pour Stephen Sommers (La Momie).



Le lagon aux requins (1963)

  

En Papouasie Morane trouve un naufragé mourant dans un canot pneumatique. Le moribond lui révèle ses secrets. Le Français essaie de retrouver à la fois un nommé Cooper, prisonnier des papous, et des médailles précieuses, dans une épave coulée au fond d'un lagon. Mais son expédition est interceptée par une jonque bourrée de pirates malais. Quant à ses associés, un collectionneur de médailles notamment,  ils ne sont guère plus honnêtes : les médailles repêchées sont fausses (chantage à l'assurance). Morane s'était aperçue de la duplicité du numismate au peu d'empressement qu'il avait pris à lui venir en aide quand il s'était fait attaquer par une pieuvre (comme le capitaine Nemo dans 20 000 lieues sous les mers), et à son indifférence quand il avait vu dans quel état les Papous avaient mis ses précieuses pièces anciennes (les perçant pour s'en faire des colliers...).



Peter Jackson, à la réalisation car il connaît bien la région pour y avoir tourné sa trilogie de l’anneau et King Kong.



Les Sept Croix de Plomb (1963, pré-publication dans Pilote)



Bob et Bill sont enlevés Leonid Zoltan (dont le nom annonce celui de Xhatan), un capitaine sans scrupule qui a besoin d'un équipage pour trouver un trésor dans les mers australes. D'abord il se rend dans une île interdite pour délivrer d'un pénitencier un bagnard qu'il y a fait enfermer, alors que c'était lui le coupable. L'évadé, Jack Scare, connaît l'emplacement de sept croix de plomb contenant un fabuleux trésor en pierres précieuses. Mais torturé, recevant force coups de fouet attaché à un mat, il refuse de parler. Bill et Morane, indignés par le traitement qu'on lui fait subir, s'échappent à bord d'une chaloupe, emmenant le malheureux, un loser qui leur raconte toute son histoire et celle des sept croix de plomb ( un très bon récit rétrospectif). Les croix seraient encore dans une île de Papouasie, dans une grotte sacrée, une nécropole papoue tabou. Ils trouvent une jonque où règne la Princesse, une mystérieuse femme-pirate (prototype de Miss Ylang-Ylang), d'abord leur ennemie puis leur alliée. Mais le capitaine cruel les suit. Ils trouveront le trésor et le forban la mort. La Princesse Lei Pin Tsing, humanisée (comme plus tard Miss Ylang-Ylang dans Les Démons de la guerre) acceptera de partager le trésor avec ses nouveaux amis.  



La vallée des Crotales (1971)



Il s’agit d’une double histoire de trésor qui rappelle par bien des côtés Le Démon Solitaire. Une sorte de remake. La fin surtout : le trésor convoité a été caché dans une grotte gardée par un vieil Indien dompteur de serpents. Le terrain, sur lequel il se trouve, contient de la pechblende, du  minerai d’uranium.



Bételgeuse and Co.



Un général japonais vindicatif, gardant un trésor de guerre dans une île au large d'une plantation d'hévéas en Malaisie, dont vient d'hériter cette chère Miss Paramount (que Nicola Sirkis a « chantée » sur Péril jaune, en 1983, second album d'Indochine).



Le talisman des Voivodes

   

Des bijouteries sont cambriolées un peu partout en Europe. Morane et Bill prêtent main forte à une jeune fille sur un terrain vague de Saint-Ouen, agressée par des inconnus. C'est une Manouche. Elle emmène les deux « gadjé » à son campement. Des gangsters gitans ont assassiné le précédent « roi » des tziganes, cambriolé des bijouteries, espérant constituer un trésor digne d'un souverain, qui leur donnerait un semblant de légitimité. Ils comptent récupérer les joyaux d'un ancien chef bohémien, enfermés dans une sépulture en Roumanie. Les deux compères suivent la piste d'un cirque qui parcourt l'Europe, se font emprisonner en Tchécoslovaquie (devenue depuis république tchèque et séparée de la Slovaquie) dans une roulotte-bocal contenant un python royal… Ils s’en débarrassent en lui faisant ingurgiter une capsule de cyanure. Quatre nains du cirque, dotés de pouvoirs étonnants (illusionnistes, etc.) se mettent sur leur route dans l'ancien cimetière moldave (très bien décrit). Bob et Bill en viennent à bout, trouvent les bijoux de l’antique monarque gitan. Arrivent les gangsters qui finiront ensevelis dans la crypte. Le vrai chef était le « grêlé », le tzigane qui  avait chargé Morane et Ballantine de cette mission. Des tonnes de réalisateurs de séries B pourraient s’en charger.



Curieusement, je verrais bien Dario Argento « aux manettes »…





Savants fous



Les faiseurs de désert



Un savant fou, aveugle de naissance, le professeur Sixte, a créé des céréales géantes qui auraient pu nourrir l'humanité, mais ses prototypes et ses projets ont été rejetés.

Par dépit il décide de détruire le genre humain. Grâce à sa fortune provenant d'un riche mariage avec une milliardaire américaine aujourd'hui décédée, il se fait construire un labo en aluminium sur une île des Caraïbes, proche d'Haïti, l'île d'Assomption, et soudoie un savant allemand, spécialiste des fusées téléguidées, type V1-V2.

Morane prend l'identité de ce savant...



Les Yeux du brouillard



Ce récit semble une variante des Yeux de l'Ombre Jaune. Nouvelle lutte de Morane contre le Smog et la redoutable Miss Ylang-Ylang, dans le cadre d'abord d'un Londres trop classique, perdu dans le brouillard, puis d'une île de pêcheurs au large de l'île de Man, dans un château banalement truffé de passages secrets, où habite un cyborg : le propriétaire des lieux, un scientifique, inventeur d'un redoutable laser, a été enlevé et remplacé par un cyborg, indifférent à tout ce qui l'entoure : attitude qui met la puce à l'oreille de Morane.



Les voleurs de mémoire et La mémoire du tigre



La mémoire du tigre : il s'agit de la suite des Voleurs de mémoire. Le savant qui avait volé à quatorze scientifiques leurs mémoires et les avait réduits à l'état de larve ou de légume avec un QI maximum de 20 (exemple : un neurobiologiste chantonne une comptine absurde), n'est pas mort dans l'incendie de son labo. Le clochard alcoolique auquel il a greffé les 14 mémoires hyper brillantes, lui sert  à nouveau de cobaye : il lui ajoute la mémoire d'un tigre de cirque pour le rendre aussi cruel qu'intelligent, pour un faire un monstre doublé d'un génie. Le thème de la créature de Frankenstein de Mary Shelley n'est pas loin, et sert sûrement de base à cette histoire. Morane et Bill sont fait prisonniers dans le cirque par un  preneur de rats des plus sadiques, qui les enfermera avec ses rongeurs. La fille du savant les délivrera. Recoupement : le motif de l'emprisonnement dans un cirque est déjà présent dans Le testament des Voivodes (le python royal empoisonné au cyanure).



La colère du Tigre (1974)



Troisième épisode du Tigre, l’homme au crâne en plastique, aux seize cerveaux, (le sien, plus ceux de quatorze de savants et celui d’un  fauve redoutable).

Tout commence par un accident de voiture dans la région de Grenoble. Le nain, dresseur de rats, y est blessé (Morane, au cours de l’histoire, découvrira son squelette dans une grotte, avec juché dessus, le rat Rakko, qui l’aura dévoré). Le Tigre pille toutes les banques du Dauphiné, mais Morane retrouve sa trace, son nid d’aigle.



Téléfilm gore.



L'Ombre Jaune et l'héritage du Tigre

      

L'Ombre Jaune tente de s'approprier l'héritage du Tigre, le clochard aux quinze mémoires (celles de quatorze savants nobélisés ou nobélisables, plus celle d'un vrai félin). Ce vagabond est capable de se transformer en tigre. Il tuera d'autres SDF et des dacoïts.

Grâce à ses relations parmi les sans abri, Morane retrouvera sa trace et empêchera Monsieur Ming de s'approprier des microfilms qui dormaient dans un petit cimetière breton (où Morane les avait entreposés).



Opération Wolf



Premier épisode du cycle de Xhatan

Des chiens-loups espions (créés par Xhatan), dont les yeux sont des caméras, filment tout ce qui se passe dans une base ultra-secrète d'un désert (aux USA). Les bêtes passent par une ancienne mine d'or. Bob et Bill déjoueront le stratagème du docteur Xhatan, après avoir failli y rester, manquant de peu de périr ensevelis et noyés dans la mine. Ce cycle comprendrait :

-Opération Wolf

-Le mystérieux Docteur Xhatan

-Xhatan, maître de la lumière (le meilleur de la série)

-Rendez-vous à Nulle Part



Le Mystérieux Docteur Xhatan

    

Bob et Bill délivrent des jeunes filles enlevées et séquestrées en Birmanie par un redoutable illusionniste.



Xhatan, maître de la lumière



Le thème des souterrains construits par les Templiers dans le quartier du Marais m'a semblé sous-exploité. Xhatan est un de ces savants lucifériens sur le chemin desquels Morane se dresse de temps à autre et dont il déjoue les projets funestes. La couleur verte des hommes de main de Xhatan est pernicieuse : il les tient ainsi en esclavage car lui seul possède l'antidote de cette peinture empoisonnée. Indirectement, c'est le thème de la tunique de Nessus, vêtement empoisonné dont mourut Hercule.



Ron Howard (Da Vinci Code) pourrait se charger de la réalisation !





Fantastique expliqué



Le dragon des Fenstone



Ce récit relève du fantastique expliqué. Brillant remake du Chien des Baskerville de Sir Arthur Conan Doyle. Emprunt avoué et revendiqué. Le chien soi-disant fantôme a été remplacé par un faux dragon, un vrai anaconda et l'histoire se passe dans les marais de Floride et non plus dans la lande écossaise.



Luis Llosa, le réalisateur d’Anaconda, pourrait s’y atteler, et ressortir son gros serpent…





Fantastique inexpliqué



L'Arbre de vie



Des S.S. sont exterminés par des golems dans une vallée ignorée du Tibet.

Un rabbin juif du XIIIème siècle, à Carpentras, a rédigé un mystérieux document où il est question d'une vallée himalayenne derrière un mur de glace, qui ne correspond pas au paradis terrestre, mais où une communauté d'Hébreux a planté des graines de l'Arbre de la Vie et de celui de la Connaissance, dont parle la Genèse. Cette vallée est gardée par des golems, ces êtres de boue de la tradition hébraïque (et praguoise…), qui se meuvent si l'on inscrit sur leur front à la craie le mot vérité ("émeth" en hébreu), mais grandissent démesurément jusqu'à échapper à leurs créateurs et menacent de tout détruire sur leur passage (thème surnaturel emprunté à Gustav Meyrink, auteur de récits fantastiques et juif praguois).

Morane, Bill et Sophia partiront à la recherche de Clérambart qui n'a pas donné signe de vie depuis deux mois. Des nazis de l'Ordre Noir, déguisés en géographes, tenteront de les empêcher de passer mais seront bloqués par une avalanche. Morane et ses amis trouveront la vallée mais les nazis aussi : il faudra déclencher les golems pour les détruire, mais ceux-ci menacent à leur tour d'exterminer la bourgade des juifs, et, comme ils sont magiques, rien ne peut les contrer. La mousson, heureusement, arrivera avec un mois d'avance (miracle ?) et les golems de boue retourneront à la poussière.

L'édition Lefranc est fautive : la typographie n'a pas été révisée et les coquilles abondent.



Le Pharaon de Venise



Ce récit oscille entre le fantastique expliqué et le surnaturel. Le mythe de Casanova y intervient plaisamment tout à la fin (Le fantôme de Venise vient donc relayer le pharaon de cette cité des eaux...)

C'est un peu la suite ou l'épilogue d'Echec à la Main Noire (ce Morane contre la Mafia, écrit près de quarante ans auparavant). Morane a hérité d'un palais-musée à Venise pour services rendus au gouvernement italien contre le Crime organisé. Ce palais est encombré d'antiquités égyptiennes poussiéreuses, dont la momie d'un pharaon qui n'est qu'un automate très ancien, dont le mécanisme se déclenche de temps en temps pour tuer.

En revanche, le conservateur du « musée Morane » a plusieurs siècles. Casanova rôde toujours à Venise, tel une sorte de Cagliostro... (collision des mythes de XVIIIème de Don Juan  et du Comte de Saint-Germain).

Mélange de fantastique expliqué et de fantastique inexpliqué, auquel s’ajoute une vendetta maffieuse qui tourne court. Les maffiosi sont déchiquetés par une sorte de réincarnation d’Osiris ou par une fausse-momie-vrai-automate



Pour Dario Argento, parce qu’il est du coin !



Objets maléfiques



Les démons de la guerre



Au marché aux puces de Bruxelles, Bill achète pour sa petite nièce un curieux collier constitué de perles de verre coloré. On cherche immédiatement à le lui racheter, en vain, puis on tente de le lui dérober la nuit dans sa chambre d'hôtel. Il surprend son voleur qui tombe par la fenêtre et s'écrase sur une verrière. Le professeur Clérambart, consulté, déclare que le collier est d'une facture très ancienne, a une valeur historique : il provient de la tombe de Gengis Khan, est censé contenir des démons de la guerre (thème de l'objet maléfique). D'ailleurs les nazis n'ont-ils pas envahi la Pologne le lendemain de la découverte de la sépulture du chef Mongol à Samarcand ? Miss Ylang-Ylang est sur les rangs pour récupérer le collier maudit, Orgonetz également. Une perle brisée libérera une formidable énergie destructrice dans un faux manoir petit-bourgeois (merveilleusement bien décrit), comme si des tanks invisibles avaient tout bouleversé sur leur passage, provoquant une peur punique même chez Morane (qui pourtant en a vu d'autres), laissant à demi-mort l'homme aux dents d'or.



Trois petits singes



Des espions internationaux, appartenant à la CIA, au KGB, etc., cherchent à s'approprier une statuette très ordinaire représentant les trois petits singes faussement muets, sourds et aveugles de la sagesse populaire chinoise (ne rien voir, ne rien entendre, ne pas parler....) car elle contient un produit dangereux top secret, une arme de mort. Cet objet se trouve sur le passager d'un avion de ligne qui s'est écrasé dans la jungle de Bornéo. L'un des espions se fera tuer par un indigène collectionneur de montres. Morane et Bill se feront doubler par la prétendue fille du passager, victime de l'accident d'avion. Mais la statuette bon marché, fissurée, et de l'ampoule de gaz rare qu'elle contenait également, deviennent des objets maudits (cf. Les démons de la guerre) : l'espionne sera vitrifiée ou pétrifiée sur place et la dangereuse invention disparaîtra dans la nature, loin de la cupidité des hommes. Pour une fois, on préférera la version BD qui nous a semblé plus efficace que la version sans illustration, qui souffre peut-être d'un gros décalage dans l'écriture, entre les deux premières  parties et la dernière, pas toujours très intéressantes ou du moins très en dessous du final, palpitant.



Le Jade de Séoul



L'action se passe en Corée du Sud puis en Corée du Nord. L'Ombre jaune se sert de Morane pour faire passer à l'un de ses ennemis, le dictateur qui tient la Corée du Nord, une statuette de bouddha contenant des explosifs, télécommandés à distance : le tyran est assassiné. Ming double le smog. (La version BD est préférable  à la version non illustrée).



Michael Mann, le réalisateur de Miami Vice (Deux flics à Miami) pourrait être intéressé par l’affaire.



La malle à malices



Le thème de l'objet truqué et dangereux (variante réaliste du motif fantastique de l'objet maudit). Les poignées d'une malle datant de la Renaissance italienne écorchent les mains de celui qui s'en saisit, et l'empoisonnent : le poison agit encore, après plusieurs siècles... Des gangsters s'en mordront les doigts.

L'idée est intéressante mais le récit m'a tout de même déçu car j'avais été alléché par l'extraordinaire couverture d'Henri Lievens : illustration trompeuse, annonçant un récit fantastique, avec un soldat allemand, une poupée vivante, une main sanglante et un illusionniste à chapeau haut-de-forme sortant d'une malle plus ou moins cercueil, dans un brouillard opaque à la Jean Ray... Le récit n'a donc rien à voir avec l'illustration, mais hélas le procédé est courant dans l'édition : combien de lecteurs de George Sand se sont-ils fait illusionner par le titre-pétard de La mare au diable, s'attendant à du fantastique et tombant sur une histoire sentimentale ?



Anticipation



L'Oiseau de Feu

   

BD inspirée du Secret de l'Espadon d'E.P. Jacobs ? Un Chinois adipeux (un quart Ombre jaune, trois-quarts Orgonetz) a mis au point un avion supersonique amphibie, à la fois sous-marin et fusée. Morane et Bill le voient surgir, lors d'une partie de pêche. Le thème de la base secrète est récurrent chez Henri Vernes.



Menace sous la mer



Simple resucée d'Opération Atlantide ? Non, mais c'est presque un récit surnuméraire.

Les Russes (?) ont mis au point des hommes capables de « respirer » sous l'eau (on leur a greffé des branchies), et leurs missiles sont pointés sur les Etats-Unis, au fond des mers, au large des Bermudes.



La forteresse de l'Ombre jaune

    

Prémices de la conquête spatio-temporelle de l'humanité par l'Ombre jaune (qui devient donc de plus en plus gourmand !). Bien que l'ayant traqué dans son repaire insulaire du Pacifique, Morane n'empêchera pas l'Ombre jaune de s'échapper de la terre à bord d'une fusée pour rejoindre un satellite, qu'il a lancé dans l'espace.



Pour George Lucas !



Catastrophes



La Griffe de Feu



Une éruption volcanique en Afrique.



Mick Jackson, auteur d’un Volcano, pourrait s’en charger.



Les papillons de l'Ombre Jaune



En Centre Afrique Ming a créée une espèce de papillons sanguinaires qui déclenche des crises de folies meurtrières chez ceux qui se font piquer par ces insectes mutants. Morane anéantira son repaire.



Le poison de l'Ombre Jaune



Ming veut anéantit la terre (la race humaine) en provoquant une pandémie.



Animaux



Les géants de la Taiga

    

En Sibérie un élevage de mammouths (pour fournir des protéines aux générations futures). Mais des pachydermes monstrueux s'échappent, et Morane a failli se faire piétiner par un vieux mâle. La version BD s'intitule Le réveil du Mamantu...



Scénario trop mince pour un long métrage. Ou alors il faudrait l’étoffer.



Le diable du Labrador (1960)



C'est un excellent Henri Vernes, la réécriture des deux Jack London les plus connus, Croc-Blanc et L'Appel de la Forêt, sur le thème de la domestication et de l'instinct de sauvagerie chez les chiens de traîneaux.

Au nord du Québec, où il est venu passer un hivernage pour faire des prises de vue et connaître l'expérience de l'hiver canadien, Morane accepte un match de boxe dans un saloon contre une grosse brute épaisse qui l'a provoqué parce que le Français l'accusait à juste titre de battre son chien-loup.

Après avoir mis KO son adversaire, Morane constate que le chien-loup s'est enfui, est retourné à la vie sauvage.

Puis cet animal diabolique tue l'un des chiens de traîneaux du Français. Morane décide de le poursuivre et de l'abattre. La bête a racolé une meute de loups. Morane se retrouve cerné par les loups dans la cabane du trappeur indien Manitoba. Ils embrasent la forêt pour échapper à la meute déchaînée.

Après bien des péripéties, il finira par trouver un allié dans le chien-loup dont il a guéri les blessures. L'animal le mènera jusqu'au cadavre d'un hors-la-loi qui a découvert une mine d'uranium. Morane vaincra des bandits qui retenaient prisonnier un Mounty. Le chien regagnera définitivement le « wild », la vie sauvage (final à la Jack London).



Le gorille blanc



Ce Bob Morane se passe en Centre Afrique (comme Les démons des cataractes). L'aventurier promet à un Européen de lui ramener un gigantesque gorille albinos qui manque à sa collection d'animaux sauvages (le thème de la collection : cf. L'Orchidée noire). Le baroudeur va voir son ami Allan Wood, qui monte des expéditions, mais se fâche avec un nommé d'Orfaix, un aristocrate français, sanguinaire, qu'on devine lâche et cruel, résolu à tuer le gorille aux yeux rouges. Leurs buts ne sont donc pas les mêmes. Ce d'Orfaix abandonnera en pleine forêt Morane et les Noirs de son expédition, après les avoir attachés à un arbre pour qu'ils servent de proie à un léopard, mais le Français arrive à détacher ses liens. Le gorille blanc arrive à la rescousse et chasse le fauve : Morane lui doit une fière chandelle. D'Orfaix finira par se faire déchiqueter par le monstre blanc, car, armé d'une carabine à un coup, il n'a pas le temps de recharger son arme. Le gorille égratigné casse la carabine puis le chasseur. Morane le fera prisonnier alors qu'il s'est englué dans une mare de boue comme dans des sables mouvants, mais pris de pitié il relâchera son captif qu'il aime mieux voir déambuler dans la jungle que derrière des barreaux.



Michael Apted, qui a fait Gorille dans la brume, ou Frank Marshall, qui a réalisé Congo, d’après le roman de Michael Crichton, pourraient être intéressés par un tel scénario…

Après son King Kong, voilà Peter Jackson tout désigné pour mettre en scène Le Gorille blanc.



La guerre des baleines (1963)



On veut empêcher Morane et Ballantine, en escale à Sidney, d'embarquer à bord d'un navire qui les conduira à la station expérimentale d'un scientifique, qui compte étudier les baleines, pour la survie alimentaire de l'humanité.

Ils doivent y effectuer un reportage pour la revue Reflets. Mais un mystérieux espion, un petit homme fluet à la voix rauque, s'acharne à leur glisser des bâtons dans les roues... Les baleines sont dévastées par un mystérieux troupeau d'orques qui les attaque sans crier gare. A bord de leur sous-marin de poche, Bob et Bill repairent un submersible déguisé en orque (très proche de l'invention de Tournesol dans Le trésor de Rackham le rouge : le sous-marin camouflé en requin) qui, grâce à des signaux sonores, guide les vraies orques sur le troupeau de baleines. Morane gagnera la base secrète, se fera prendre, s'échappera, préviendra ses amis d'une attaque éminente, et l'espion sera arrêté. Il a failli tuer Morane avec sa canne-épée, nommée « Brigitte ». Le nom de l'arme rappelle de façon parodique la Durandal de Roland et l'Excalibur d'Arthur



 Mais ce n’est pas une raison pour en confier la réalisation à John Boorman !





Westerns



Le démon solitaire

Morane dompte un étalon sauvage. En plein désert d'Arizona, l’aventurier découvre une mine d'uranium (pechblende), en donne la propriété à un jeune couple sympathique qu'il a aidé dans sa lutte contre des bandits. Sorte de western moderne.





Histoires de manipulation



L'île du passé (1970, réédition 1979)



A bord d'un luxueux avion de tourisme, Morane et Bill sont « canardés » au-dessus d'un petit archipel du Pacifique par un avion sans immatriculation. Ils se retrouvent sur une île où une mini-Rome a été reconstituée (les routes sont pavées de lave, on a érigé un Colisée miniature). Là règne un empereur d'opérette, un dangereux paranoïaque, un milliardaire mégalomane, qui se prend pour Jules César. Il provoque Morane à la course de char comme dans Ben Hur, trichant comme un Messala qui aurait lu La Fontaine (char de fer contre char de bois). Une chasse à l'homme rappelle Les Chasses du Comte Zaroff. On sait le goût d'Henri Vernes pour le cinéma américain des années 30, les références à Charles Laughton par exemple dans Le réveil de Kukulkan. Posant des chausse-trapes, mettant le feu à la brousse pour retarder ses poursuivants, Morane prendra contact avec des Malais révoltés…



Assez proche des séries B ou des séries Z d’Hollywood dans les années 40, Le signe du cobra, de Robert Siodmak, par exemple.



Krouic (1974)



Morane se rend à la foire du Trône. Il y est victime d’un illusionniste, qui le miniaturise. On songe à la fois à L’Ennemi invisible (pour le thème de la miniaturisation) et au Cycle d’Ananké pour le type d’épreuves que Morane doit surmonter (illusions d’optique, tribu sauvage, œil électronique…). Cependant, c’est décevant. Ne mérite pas d’être adapté.



Les jeux de l'Ombre jaune



L'Ombre Jaune fait prisonnier ses deux plus chers ennemis, Bob Morane et Bill Ballantine, et les incruste dans un flipper géant. Des jeux du cirque (électroniques) pour son bon plaisir. Puis il les attache à des quilles gigantesques, dans un jeu de bowling immense, avec des boules pesant une tonne, dans un coin perdu d'Afrique du Sud, l'une de ses bases secrètes. Mais Tania Orloff persuade son oncle que sa vie manquera de sel s'il les supprime aussi facilement...



Morane et Bill dans un gigantesque jeu de flipper que l'Ombre Jaune a construit spécialement pour les éprouver, cela conviendrait au réalisateur de Tron, Steven Lisberger...





Difficilement classables



Le sultan de Jarawak

   

A Paris une vieille femme se meurt de la fièvre de Jarawak : seule une énorme perle rose, semblable à celle qu'elle possède déjà, pourrait la sauver, la combler psychologiquement. Morane, ému par la vieille, se met en quête de ce bijou, qui orne le turban d'un tyran, régnant sur une île au large de Djakarta.

Un Hongrois adipeux (véritable prototype de Roman Orgonetz) accepte contre cent dollars de l’emmener jusqu’à l’île, en compagnie d'un médecin anglais sympathique, qui veut poursuivre les recherches menées par son père sur la fièvre de Djakarta, un mélange de paludisme et de fièvre jaune, une virose dont tombent victimes les Européens et les autochtones, mais pas les classes privilégiées, comme si le sultan détenait le secret de l'antidote et ne la réservait qu'à une élite.

Morane obtient une entrevue avec le roitelet égoïste, qui refuse de prêter sa perle à Morane. L'aventurier remarque que le bijou est un faux, ce n'est que du verre teinté, mais comme elle est le symbole de la royauté de Jarawak le sultan refuse de s'en séparer. Le Français, la nuit, tente de voler la perle factice, mais il est pris par les gardes et condamné à pêcher des perles par quinze mètres de fond pendant plusieurs semaines, du côté des pourrissoirs d'huîtres. Il sauve alors de la noyade un jeune Malais dont le pied s'était pris dans les valves d'un coquillage gigantesque. Celui-ci devient son ami et son allié : aide précieuse car c'est le frère du chef d’un village, à l'autre bout de l'île.

Tous deux échappent à la vigilance des gardes, traversent la jungle interdite, cette partie de l'île que le sultan se réserve soi-disant pour y chasser, en fait pour faire pousser du pavot, qu'il trafique avec le Hongrois rencontré précédemment.

Le sultan tombera malade de la fièvre. Son sorcier fabriquera un bouillon  à base de terre, de moisissures, de sang de chevreau et de fermentation : le remède empirique a tout d'un antibiotique. La vieille parisienne sera sauvée, et le tyranneau renversé, ses complices emprisonnés.



Juan Carlos Fresnadillo, le réalisateur de 28 semaines plus tard pourrait s’emparer du sujet.



Opération Atlantide



En une phrase : Morane découvre l'Atlantide au fond des eaux

L’aventurier est à la recherche d'une île déserte pour  se ressourcer, vivre enfin en Robinson. Il atteint une île des Caraïbes vers la mer des Sargasses et y découvre un modèle expérimental de char sous-marin, construit par des Anglais dans le plus grand secret. L'équipage est constitué de savants émérites (un archéologue, un géologue, un océanographe).

Ils ont pour projet de découvrir l'Atlantide car on a repêché au large des Bermudes une statuette très ancienne n'appartenant à aucune civilisation connue.

Morane les protège contre un raid d'une puissance étrangère (Chine, RFA ou URSS) coupable de vouloir s'approprier les plans du prototype à des fins militaires (Le « Manitoba » de Hergé et le bathyscaphe du professeur Piccard ont inspiré à H.Vernes Les Requins d'acier - les « pirates du silence » opérant sur les paquebots - et Opération Atlantide - le char sous-marin des Anglais).

Par 3500 mètres de fond ils découvrent l'Atlantide : les Atlantes vivent sous une cloche d'orichalque et respirent un air filtré, infiniment pur, qui les rendrait incapables de supporter les bactéries de la surface...

Grâce à des combinaisons recouvertes d'un aluminium spécial, les explorateurs s'avèrent insensibles aux ondes réfrigérantes et paralysantes des ichtyanthropes, des hommes-poissons mutants, les ennemis des Atlantes, qui vivent à Ryleh, dans l'adoration de Dagon, un dieu à tête de poisson (merci Lovecraft !).

Ces mutants sont des sortes d’êtres d'Innsmouth, habitués aux profondeurs. Morane se voit prisonnier de Ryleh, ayant franchi un sas où l'on a entassé les doublons espagnols et l'or inca. Ryleh est peuplé de momies atlantes d'hommes-poissons : le mythe de Dagon a vécu.

Mais les Atlantes (ceux qui n'ont pas dégénéré) sont désespérés de la mort de leurs dieux et décident de se saborder : le vieux roi fait inonder la cité sous verre (suicide collectif...).



Mais qui pourrait tourner cela ? Il faudrait un réalisateur bien déjanté et très doué !



La tête du serpent



1975. Des hommes d'affaires sans scrupules vendent des terrains peuplés d'Indiens en Amazonie, puis débarrassent ces territoires de leurs occupants. Morane retrouvera les neuf têtes du serpent : politiciens corrompus, promoteurs véreux, dont un Français, un froid industriel de la région d'Angers. Le personnage du médecin qui soigne les Indiens est bien vu, de même que l'errance de Morane, blessé et drogué, jusqu'à un village brésilien, en quête d'indices lui permettant de remonter la filière des tueurs d'aborigènes. Le sujet est trop mince pour un long métrage.



La nuit des Négriers



Invités à une réception (un drôle de bal masqué sur le thème de l'esclavage) dans la région parisienne, Bob et Bill se retrouvent en Australie, exploités par de vrais esclavagistes, travaillant dans les mines. Ils réussiront à s'enfuir et à semer leurs poursuivants grâce à la complicité des aborigènes.



La vapeur du passé



Un Bob Morane décevant. Dans un coin d'Indonésie, une brume verdâtre d'origine extra-terrestre ressuscite de grands sauriens, dont les os sacrés étaient plus ou moins vénérés par les autochtones dans leurs cavernes. Morane et une équipe de scientifiques combattent les grands reptiles, les indigènes et leur chaman. Puis ce brouillard inquiétant disparaît comme il était venu et les dinosaures retombent en poussière pour l'éternité.



L'œil de l'Iguanodon



Un monstre préhistorique, prisonnier des tourbières belges, revient à la vie... Thème déjà traité dans La vapeur du passé.



Ceux-des-roches-qui-parlent



Dans la Cordillère des Andes, Bill et Bob trouvent le cadavre d'un homme miniature, un Andin ne mesurant pas plus de 18 centimètres...

Je n’en garde pas un très bon souvenir... A la rigueur, une série Z… Joe Johnston, le réalisateur de Chérie, j’ai rétréci les gosses, s’impose ici…



Joe Johnston pourrait également être intéressé par : L'Ennemi invisible. Un Morane miniaturisé enquête  sur des cambriolages commis par des Lilliputiens. Gare au chat ! Histoire de miniaturisation à la Jonathan Swift. Un criminel miniaturise ses hommes de main pour commettre ses forfaits.



Les cavernes de la nuit



Un géant rouge, tout nu, trucide un armurier, vole un imperméable à un clochard et disparaît dans la nature. Sophia Paramount, traquant le scoop, est sur la piste. Elle disparaît, non sans avoir prévenu Morane, qui se lance à sa recherche.

A cent km de Paris, dans une propriété entourée d'une grille électrifiée qui les empêche d'en sortir, ils découvriront un monde souterrain des plus énigmatiques, peuplé de créatures d'origine extra-terrestre, commandées par un « père » encore plus mystérieux (un ordinateur E.T. ?).



Pour Neil Marshall (The Descent).



Conclusion

Quand j'avais 11 ans j'ai découvert L'idole verte, Sur la piste de Fawcett, et ça a été l'émerveillement. Ces livres précieux reposaient dans la petite bibliothèque de mon grand frère, et leurs couvertures énigmatiques m’intriguaient. Il y avait aussi des Rouge et Or, Robin des Bois, Le dernier des Mohicans, et les BD d’Edgar P. Jacobs, L’Enigme de l’Atlantide, avec ces machines volantes comme des engins de pompiers du futur, des Tintin, L’Affaire Tournesol… C’était un petit meuble en bois de cerisier, qui sentait bon l’encaustique.

Ces ouvrages m’ont vraiment donné le goût de la lecture. Je les ai d'ailleurs relus bien plus tard, et beaucoup sont vraiment bien, quoique démarqués de schémas préétablis : Le dragon des Fenstone est un « remake » inavoué du Chien des Baskerville, une histoire de Sherlock Holmes, transposée en Louisiane. Les chasseurs de dinosaures, c'est Le Monde perdu, de Conan  Doyle + La machine à remonter le temps, de H.G.Wells + La patrouille du temps, de Poul Anderson, bien qu'Henri Vernes s'en défende comme un beau diable...  Certains titres sont même carrément « pompés » : L’homme aux dents d'or est un titre d'un chapitre de Maurice Leblanc !

Mais quels beaux films feraient toutes ces histoires !





Jérôme Pintoux, 29.9.7