lundi 12 novembre 2012

Bee Gees


Coffret Bee Gees. The Studio Albums 1967-1968 (Rhino)

 

Mini bio

Les frères Gibb sont nés sur l’île de Man mais ils ont émigré en Australie.

Ils connaissent le succès en juin 1967, à l’époque de Sgt. Pepper, avec « New York Mining Disaster », puis ils enchaînent les tubes pendant deux ans, au point de devenir des concurrents des Beatles. On se souvient notamment d’ « Holyday » et de « Massachussets ». Ils reviennent à la mode en 1978.

Quand on évoque les frères Gibb, leurs années disco sont souvent privilégiées. Elles tendent à occulter leurs premiers disques qui louchaient du côté des Beach Boys, des Beatles, et qui n’étaient nullement négligeables.

 

Livret

Ce coffret d’albums studio des années 1967-1968 regroupe des versions mono et stéréo de leurs trois premiers albums, First, Horizontal et Idea, plus trois CDs d’outtakes, de versions alternatives et de chansons perdues (ce ne sont pas les plus intéressantes, on s’en doute, ce sont plutôt des fonds de tiroir).

 

Contenu

Dès leur premier album, on les sent ambitieux. Ils veulent rivaliser avec les Beatles de Revolver, pas moins, s’essayer au chant grégorien, explorer les limites de la pop, du psychédélique, et même du R’n’B. Quelques hits ont survécu, dont les ineffables « Massachussets », « Holyday », « I Started A Joke ».

Aux vacances de 1967, au début du mois de juillet, j’étais allé avec un copain chez le disquaire. Mon ami Jean C*** s’était précipité sur « Are You Experienced ? », un 33 tours de Jimi Hendrix, un Noir inconnu qui faisait une musique brutale, inouïe. Je n’avais aimé que  « Third Stone From The Sun », qui raconte notre bonne vieille Terre vue par des extra-terrestres, mais le reste m’avait semblé trop étrange... En revanche, avec le 45 tours de « New York Mining Disaster 1941 », des Bee Gees, j’étais en terrain connu. Je retrouvais des Beatles de série B, mais ce n’était pas mal du tout.

Cependant, je me sentais coupable de ne pouvoir admettre que l’avenir de la pop, ce n’était pas les Bee Gees, c’était Hendrix. Mon copain était plus évolué que moi.

Sur « New York Mining Disaster 1941 », malgré la pochette « Carnaby Street », il était question d’une catastrophe minière d’autrefois, au pays de Galles. C’était le « Germinal » des Bee Gees, un « Germinal » de dandies…. « Have you seen my wife, Mister Jones ? ». Le désastre d’Aberfan avait fait deux cents victimes, principalement des enfants.

« I Can’t See Nobody » est influencé  par la Soul d’Atlantic. « To Love Somebody », à l’origine, avait été composé pour Otis Reding. « Massachussets » (sur Horizontal) a été écrit après le premier voyage des Bee Gees aux USA.

Du tuba et des trucages sonores sur « Barker Of The UFO », chanson sur les OVNI.

« Sir Geoffrey Saved The World » est clairement influencé par les Beatles (c’est le B-Side de « World », en novembre 67). « The Singer Sang His Song » est un peu dépressif. Les Bee Gees l’ont écrit alors qu’ils étaient sous le choc de l’assassinat de Robert Kennedy.

 

Critique

Cependant cet ensemble ne nous fait pas oublier un autre coffret consacré aux Bee Gees, « Tales From The Brothers Gibb, a History In Song 1967-1990 ». Quatre CDs tout à fait estimables, peut-être un peu trop copieux.

Mais ce qu’on préfère des frères Gibb, c’est quand même leur période disco, « More Than A Woman », avec leurs dents de lapins et leurs voix de chipmunks…

 

 

Jérôme Pintoux.

 

Le 20.9.2010

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