mardi 28 juillet 2015

La trilogie suicidaire de The Cure


La trilogie suicidaire de The Cure,

Seventeen Seconds, Faith, Pornography

Il y a eu la trilogie électrique de Bob Dylan en 1965-1966 (Bringing It All Back Home, Highway 61 Revisited, Blonde On Blonde), les trois albums berlinois de David Bowie en 1977-1979 (Low, Heroes, Lodger). Il ne faudrait pas oublier la série crépusculaire de The Cure, trilogie fuligineuse, fleuron de la Cold Wave, prototype du mouvement gothique (Dark Wave).

Robert Smith est né en 1959, à Blackpool. Il a été élevé à Crawley, non loin de Londres, entre la capitale et la côte sud. Il a pu se nourrir du mouvement punk. Il n’avait que 18 ans au moment d'« Anarchy In The UK », des Sex Pistols. Il était de cette génération. Autre élément déterminant : la proximité géographique de sa banlieue.

Robert Smith, à cette époque, était encore beau. Il n’avait pas ce visage bouffi qu’on lui a connu depuis, cet air de Raminagrobis repu, ou de chat qui digère (« The Lovecats »). Il attachait souvent au ciel ou promenait autour de lui des regards pleins de tristesse. Sa démarche, sa voix, son sourire, sa physionomie avaient quelque chose de rêveur ou de souffrant. D’ironique parfois. De désolé souvent.

Il lui prenait des accès de pensées noires qu’on avait peine à dissiper. A vingt ans, il déplorait déjà la perte de ses jeunes années (« Primary »). Il aurait voulu s’ensevelir aux fins fonds de la campagne, contempler l’océan à longueur de journées.

Tout lui était souci, chagrin, blessure. Une suite d’accords trop difficiles, une mélodie qu’il cherchait, le tourmentait des jours entiers. Il avait peur d’y perdre son temps, son âme. Il renonça à l’étude de l’art asiatique, à la fréquentation des bimbos (« I can lose myself in Chinese art and American girls » sur « The Figurehead »).
 
 
(...) Voir la suite dans Old Wave Cold Wave New Wave, éditions camion blanc.

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