mardi 8 septembre 2015

Depeche Mode. Speak And Spell.


Depeche Mode
 
Speak And Spell

La pochette de Speak and Spell (« Parle et maudis ») est bizarre. Speak and Spell peut également signifier « Parle et épèle », ce que pourrait dire un instituteur à un élève. Il s'agit donc d'un jeu de mots, d'un titre contextuel. Cette pochette représente un cygne empaillé sur un nid de branches mortes, le tout emballé dans du plastique. Le titre ferait référence à un jouet d'enfant, qui parlerait et lancerait des malédictions, comme dans un conte fantastique.
Il s'agit du premier album d'une toute jeune formation qui jouait d'instruments entièrement électroniques à une époque où le tout guitare était de rigueur. C'était déjà de la New Wave, mais en 1981, on les qualifiait de futuristes.
Ils venaient d'un bled du sud de l'Angleterre (Basildon) et de la classe ouvrière. Ils eurent du mal à s'imposer : on les prit moins au sérieux que leurs concurrents immédiats, Human League ou Heaven 17.
Ils devinrent si « énormes », dans les années 80, qu'ils concurrencèrent jusqu'à U2 sur la scène internationale.
La réédition de ce premier CD offre une qualité de son exceptionnelle. Toutes ces rééditions Deluxe sont confondantes de qualité. Il y a là quelques morceaux sublimes, insoupçonnés. A l'époque toutes les chansons étaient composées par Vincent Clarke, le clavier, qui devait quitter le groupe à l'issue de ce premier album, pour fonder Yazoo, avec la chanteuse Alyson Moyet, puis Erasure. Puis ce fut Martin Gore qui prit le relais.
Les deux derniers titres de l'album, tous deux sortis en single, sont d'une qualité exceptionnelle, « Can't Get Enough », et « Dreaming Of Me ». Dave Gahan s'impose au chant. Sa voix sonne juste. Les autres morceaux s'écoutent avec un certain intérêt.
Le DVD, qui accompagne cette réédition, présente les débuts du groupe sur la scène anglaise, leurs tâtonnements, avec interviews des principaux protagonistes. Ils ont commencé avec de petits claviers monophoniques. Ce n'étaient pas de bons guitaristes : ils ont décidé de jouer de la musique électronique.
Ils ont fait la première partie de Fad Gadget, ont failli signer chez Rough Trade, mais ont finalement été engagés par Mute Records. Au départ, ils avaient l'air d'étudiants bien sages. Leur premier album, à base de Moog Prodigy et de Yamaha a posé les jalons de ce qui allait suivre. Ils ont eu la chance de tomber sur le producteur Daniel Miller, un as du synthé, spécialisé dans les vieux modèles analogiques. Leur premier grand succès, ce fut « New Life » (onzième dans les charts). Le jeu de scène de Dave Gahan imitait étrangement celui de Jim Kerr, le leader des Simple Minds...
Extrait d'OLD WAVE COLD WAVE NEW WAVE de J. Pintoux, au Camion  blanc.

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